Révision constitutionnelle : Le gouvernement a du pain sur la planche

La semaine dernière, le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga a nommé les membres du comité d’experts pour la révision constitutionnelle, prévue cette année dans notre pays.  Mais une partie de la classe politique conteste cette démarche du Premier ministre rendant ainsi la tâche du gouvernement plus rude dans son projet de révision constitutionnelle.

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation  issu du processus d’Alger, le gouvernement prévoit l’organisation, en 2019, d’un référendum sur la révision constitutionnelle. La semaine dernière, les membres du comité d’experts pour cette révision constitutionnelle ont été nommés par le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga.

A peine ce comité d’experts nommé, des voix se sont élevées au sein de la classe politique pour contester cette révision constitutionnelle rendant ainsi la tâche du gouvernement plus  rude dans l’organisation du référendum prévu à cet effet cette année.

C’est le cas de la Cnas/Faso-Hèrè (Convention nationale pour une Afrique solidaire) qui, dans un communiqué publié par son bureau politique national, le 20 janvier 2019, juge le projet de révision constitutionnelle antidémocratique et antirépublicain.

Selon le même communiqué, il n’est pas question de laisser tripatouiller la Constitution, sous le prétexte fallacieux d’en corriger d’imaginaires “lacunes et insuffisances” que nul n’a pu démontrer à ce jour, pour l’accommoder à l’accord antinational d’Alger et assouvir l’appétit revanchard de forces rétrogrades hier opposées à l’Indépendance et aujourd’hui désireuses de remettre en cause les acquis démocratiques et populaires du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961 et du 26 mars 1991.

Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a qualifié la nomination du comité par le Premier ministre de violation de la Constitution. Si le FDS ne rejette pas catégoriquement la révision constitutionnelle, il pense que le dialogue politique est un préalable aux réformes institutionnelles.

Pour le parti Fare/An ka wuli de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, “les réformes politiques et institutionnelles envisagées par le gouvernement, le processus électoral et le découpage administratif du pays, tout comme les autres sujets majeurs de la vie de la nation, doivent faire l’objet d’une large concertation de l’ensemble des citoyens maliens, résidant au pays et de la diaspora, pour élaborer un processus de sortie de crise crédible et construire une vision consensuelle du Mali de nos espoirs et de nos rêves”.

Ainsi, le parti a, dans une déclaration en date du 22 janvier 2019, dénoncé ce qu’il qualifie de démarche solitaire du Premier ministre, la nomination des membres du comité d’experts sans consultation des forces vives de la nation. Dans ce contexte, le gouvernement aura fort à faire pour faire accepter son projet de révision constitutionnelle qui demeure, à nos jours, indispensable à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Abdrahamane Diamouténé 

Source: L’Indicateur du Renouveau

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