Répression de la marche du 2 juin 2018 : La communauté internationale condamne

Après la répression de la marche organisée à Bamako par des partis politiques et la société civile le 2 juin, les réactions de condamnation se sont multipliées, à charge contre le gouvernement malien. «Les États-Unis condamnent le refus du gouvernement du Mali d’autoriser la marche politique de l’opposition le 2 juin et l’utilisation subséquente de la violence et des gaz lacrymogènes par les forces de sécurité pour briser la manifestation pacifique des dirigeants de l’opposition politique à Bamako », souligne un communiqué du Département d’Etat daté du 4 juin.

 « S’attaquer à des marcheurs non armés engagés dans un dialogue pacifique est une atteinte aux valeurs démocratiques fondamentales. Les États-Unis exhortent le gouvernement du Mali à permettre le rassemblement pacifique de tous les citoyens et groupes, et encouragent le gouvernement à soutenir le dialogue public, la liberté d’association et la liberté d’expression en tout temps et particulièrement avant les élections de juillet », poursuit le communiqué américain.
Selon l’administration Trump, le peuple malien, comme partout dans le monde, mérite un gouvernement qui favorise un espace d’idées ouvert, une gouvernance transparente et responsable, l’égalité de traitement en vertu de la loi et la capacité d’exercer ses droits sans crainte de représailles. Cette condamnation de l’attitude adoptée par le gouvernement malien le 2 juin 2018 s’ajoute à de nombreuses autres réactions internationales.

Dans la même veine, l’Union Européenne a évoqué dans un communiqué que les manifestations doivent se dérouler de manière pacifique. Elle a aussi indiqué que tous les acteurs, y compris les forces de l’ordre, sont appelés à faire preuve de retenue. «Il est important que le scrutin présidentiel de 2018 se tienne dans des conditions de paix, crédibles, transparentes et inclusives afin de renforcer la stabilité du Mali », poursuit le communiqué de l’UE.

Autre soutien de taille à la protection du droit des opposants à la marche, c’est celle d’Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’ONU qui a estimé que l’état d’urgence en cours ne doit pas empêcher les partis politiques et la société civile à organiser des marches pacifiques.

Par ailleurs, les Européens ont expliqué qu’ils seront pleinement engagés pour contribuer à la stabilisation du Mali, à travers, entre autres, le déploiement d’une mission d’observation électorale.

Même constat en la France dont le gouvernement encourage tous les acteurs politiques comme ceux de la société civile à faire preuve de retenue et appelle au maintien d’un dialogue constructif entre le gouvernement et l’opposition dans le cadre du processus électoral en cours au Mali. « Le dialogue entre toutes les composantes maliennes est essentiel en vue de la tenue d’élections présidentielles transparentes et crédibles », souligne un communiqué des autorités françaises.

D’autres organisations internationales comme l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont exprimé aussi leurs inquiétudes face à la situation malienne. « Je suis particulièrement préoccupée par les récents évènements à Bamako. En cette période cruciale pour la consolidation de la paix et de la démocratie au Mali, j’appelle au nom de la Francophonie, toutes les parties prenantes à la plus grande retenue et les invite à éviter toute situation qui pourrait compromettre les acquis nécessaires à l’organisation et à la tenue d’élections inclusives, transparentes, démocratiques et apaisées », a déclaré Michaëlle Jean, la Secrétaire générale de la francophonie.

Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain

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