Recherche scientifique et technologique : IDENTIFICATION DES RÉSULTATS DES RECHERCHES BREVETABLES AU MALI

Le développement d’un pays requiert une forte capacité de recherche scientifique, d’invention et d’innovation technologique dans un environnement juridique favorable à la protection de la créativité et des investissements. C’est fort de ce constat que le ministère du Développement industriel et de la Promotion des Investissements, à travers le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI), a organisé mardi un séminaire sur l’identification des résultats de recherches brevetables.

La cérémonie d’ouverture, qui a eu lieu à l’hôtel Salam, a été coprésidée par le ministre du Développement industriel et de la Promotion des Investissements, Moulaye Ahmed Boubacar et celui de l’Innovation et de la Recherche scientifique, Assétou Founè Samaké Migan.

Elle a enregistré la présence de la directrice du CEMAPI, Fatoumata Siragata Traoré, du directeur du Centre national de recherche scientifique et de la technologie, le professeur Abdoulaye Dabo et de nombreux chercheurs, enseignants et universitaires.

Le séminaire vise, d’abord, à identifier les résultats des recherches brevetables existant au niveau des centres de recherche, des universités, des laboratoires et des grandes écoles. Elle a, ensuite, pour objet d’informer les participants sur l’importance de la brevetabilité des résultats de recherche, les conditions et procédures de demande de brevet.

En plus, il représente un cadre pour présenter les facilités accordées aux déposants pour l’obtention des brevets au niveau de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) et pour constituer un répertoire des résultats de recherches remplissant les conditions de brevetabilité.

Par ailleurs, cette rencontre, entre experts, permettra de passer au peigne fin l’énorme potentiel de résultats de recherches au Mali, et qui pourra être valorisé par le système des brevets d’invention. Il s’agit notamment des recherches en cours et de celles en phase de démarrage dont les résultats sont susceptibles d’être brevetés.

En terme de définition, le brevet lui-même est, avant tout, un titre de propriété industrielle qui donne l’exclusivité de l’usage et de l’exploitation de cet actif à celui-là même qui a inventé, eu l’idée et innové afin que ce dernier puisse tirer le meilleur profit des résultats de sa recherche et le mettre sur le marché afin qu’il puisse bénéficier au monde économique, a expliqué la directrice du CEMAPI. Il s’agit là de valoriser des résultats de la recherche, d’où le brevet.

Aussi, pour Fatoumata Siragata Traoré, l’intérêt du séminaire est d’accentuer d’avantage la synergie entre le monde de la recherche et le monde économique en utilisant le système de la propriété intellectuelle. Compte tenu des nombreux défis, auxquels le pays est confronté, tels que l’insécurité alimentaire, le problème d’accès aux soins de santé de qualité, à l’énergie, à l’emploi des jeunes, les initiateurs ont estimé que le développement des connaissances et des savoirs serait préalable pour les relever. Donc, la contribution des universités et centres de recherches maliens est sollicitée pour l’amélioration continue des conditions de vie des populations, ont- ils estimé.

De son côté, le ministre de la Recherche scientifique a expliqué qu’il s’agit d’un séminaire de renforcement de la synergie entre deux départements, celui de l’Innovation et de la Recherche scientifique qui se situe en amont et celui du Développement industriel qui se situe en aval.

Quant au ministre Moulaye Ahmed Boubacar, il a souligné que le droit de la propriété industrielle est un élément essentiel pour la protection de la créativité et des investissements. Et pour faire face à cet impératif de développement, « la solution c’est d’inventer, d’innover, de créer, d’utiliser les savoirs et les technologies acquis pour produire, transformer et commercialiser dans l’optique de satisfaire la demande intérieure et de conquérir des marchés extérieurs », a-t-il ajouté.

La recherche scientifique et technologique est le socle du progrès économique, social et du bien-être de nos populations. Cette vision, portée par les plus hautes autorités du pays, s’est traduite par la mise en place et l’opérationnalisation du Fonds compétitif pour la recherche et l’innovation technologique. « La recherche scientifique malienne est dynamique et participe activement à l’avancée scientifique dans le monde.

Le Malaria Research and Training Center, le Laboratoire central vétérinaire, le département de médecine traditionnelle, pour ne citer que ceux-ci, sont des centres de recherche de renommée internationale qui font aujourd’hui la fierté du Mali et illustrent à suffisance l’excellence de notre recherche », a-t-il développé. Il a réaffirmé ensuite la volonté de son département à promouvoir le développement de la propriété industrielle afin de renforcer la capacité d’innovation technologique, voie nécessaire et incontournable pour le développement industriel du Mali.

Il a aussi exhorté les experts à un débat participatif et constructif avant de lancer un appel aux instituts, centres et laboratoires de recherche scientifique pour intégrer la propriété industrielle dès la conception de leurs projets de recherche et dans la négociation de conventions de financement de la recherche en vue de valoriser au mieux les résultats de leurs recherches.

Rappelons que l’une des missions fondamentales du Centre malien de promotion de la propriété industrielle est de contribuer à la valorisation des résultats de la recherche et à l’exploitation des inventions et innovations technologiques par les entreprises nationales.

Babba B.  COULIBALY

L’Essor

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