RAPPORT FIDH-AMDH : 40% des attaques au centre du pays en 2018

Suite à la dégénérescence du climat social au Mali et notamment au centre, la FIDH et l’AMDH ont mené des enquêtes sur la situation sécuritaire au centre du pays.

Dans son rapport d’enquête, l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) déplore les violations graves des droits de l’homme au centre du Mali et notamment dans la région de Mopti. Des bavures commises pour la plupart des cas après la réélection d’Ibrahim Boubacar Kéita pour son second mandat.

« Au lendemain de la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), la litanie des attaques et des crimes au centre du Mali rappelle que, dans cette région, les populations sont prises au piège du terrorisme et du contre-terrorisme », lit-on dans le rapport qui n’hésite pas à préciser que la région de Mopti constitue la partie du Mali qui a le moins voté lors de la présidentielle de 2018. 40 % des attaques au Mali depuis au début de l’année ont eu lieu dans cette zone, nous dit le rapport. Est-ce ce refus d’exprimer leur voix qui explique toutes ces bavures dans la zone ? Nous ne saurons le dire.

Dans ce rapport de 100 pages, il est noté que le centre du Mali est devenu une scène de théâtre pour plusieurs acteurs, notamment les djihadistes d’Amadou Diallo dit Kouffa, des milices communautaires et des forces de sécurité. Comme victimes, les populations. On dénombre le nombre de victimes civiles à près de 500 entre janvier et août. À cela s’ajoutent des assassinats, des exécutions sommaires, des tortures, des villages brûlés, des habitants pourchassés, etc. Aux dires du rapport, ils sont plus de 15 000 personnes à fuir ces exactions.

Une autre remarque de l’AMDH à travers ce rapport, c’est l’installation des milices locales communautaires pour la défense de leur communauté respective. Dans les affrontements intercommunautaires dans la région de Ségou et Mopti entre 2016 et 2017, 117 personnes auraient perdu la vie et 87 seraient blessées. Comme bilan de cette crise depuis 2 ans, l’AMDH arrête le nombre de tuées à 1200, des centaines de blessés et « probablement » près de 30 000 déplacés et réfugiés.

En fin juillet, le nombre de déplacés maliens avait atteint 75 000 personnes. À Mopti, le nombre est passé de 2000 à 12 000 en juillet, constate l’AMDH. En conséquence, ils seront 972 000 personnes à avoir besoin d’assistance et de protection dans la région de Mopti, selon le rapport. « Il ressort de l’enquête de l’AMDH et de la FIDH que les principaux acteurs armés de la région ont commis des violations du droit international humanitaire et de graves violations des droits humains contre les populations civiles, pouvant être qualifiés de crimes de guerre », déplorent la FIDH et l’AMDH.

Ce que déplorent également ces deux organismes de protection des droits de l’homme, c’est bien l’encouragement de l’impunité par l’État malien. Les Forces Armées Maliennes sont indexées dans des bavures sur les populations civiles, mais elles ne sont jamais poursuivies. Les responsables trouvent juste des arrangements pour les militaires indexés, constatent le FIDH et l’AMDH. Du coup, plus de confiance entre l’État et les populations qui font plus confiance aux terroristes qui se sont montrés plus larges que l’État auprès d’elles.

La FIDH et l’AMDH invitent alors le gouvernement, pour l’apaisement de ces tensions, à revoir sa politique pour qu’enfin la confiance puisse se nouer entre lui et les populations.

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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