Pour une augmentation de la contribution au PIB : Le Réseau Kya invite les diplômés en management à s’investir dans le secteur culturel malien

« Certes excellents dans nos différentes disciplines culturels, les acteurs que nous sommes avons conscience de nos limites. Et, nous invitons les jeunes diplômés en management de venir apporter leur science et leur technicité dans le domaine de la culture, pour aider le secteur culturel à être beaucoup plus performant dans sa contribution au PIB du Mali ». Cette déclaration a été faite par Adama Traoré, Directeur de Acte 7, lors de la Rencontre d’échange organisée par le Réseau Kya, le jeudi 21 juin 2018, entre les professionnels de la culture et les étudiants de l’université privée SUP’MANAGEMENT, dans les locaux de l’université à l’Hippodrome.

En collaboration avec SUP’MANAGEMENT, le Réseau Kya/Réseau des organisations culturelles du Mali, a organisé le Jeudi 21 juin 2018, une rencontre d’échange entre professionnels de la culture et universitaires, dans les locaux de l’Université privée.

Pour entretenir les futurs managers maliens sur l’importance de la culture dans l’économie malienne, le Réseau Kya a fait appel des professionnels de haut niveau. Ce sont : Adama Traoré, Directeur de Acte Sept ; Aminata dite Mimi Pedro, styliste ; Mohamed Doumbia, Administrateur du Festival sur le Niger ; et Vieux Farka Touré, musicien et fils du célèbre musicien malien Feu Aly Farka Touré.

Mamadou Habib Diallo, Directeur général de SUP’MANAGEMENT a salué cette initiative du Réseau Kya, qui vise à sensibiliser les étudiants sur les opportunités que le milieu culturels maliens leur offre en terme d’emplois. Il a indiqué qu’à la veille des activités culturelles de son établissement, une telle activité était la bienvenue. Il a rappelé que son établissement reçoit des étudiants de 15 nationalités et fait parti d’un réseau international de formation.

En sa qualité de Président du Réseau Kya, Fousseny Diakité est revenu da façon succincte sur la présentation de son réseau. Selon lui, le Réseau Kya est un réseau ouvert, qui regroupe actuellement 24 organisations culturelles du Mali. Il a ajouté que le réseau est né en février 2010 à Ségou, par la volonté des organisations culturelles maliennes à mettre en place un espace de réflexion et d’analyse des questions de la culture et des différents secteurs culturels du Mali. « Aujourd’hui, le réseau est constitué de professionnels de différents secteurs de la culture qui se sont engagés à mettre leur expertise et leur savoir-faire au service de l’art et de la culture, afin de donner un contenu à la notion d’industrie culturelle au Mali », a-t-il déclaré.

Aux étudiants de SUP’MANAGEMENT, il a indiqué que l’objectif de la rencontre d’échange était de les amener à découvrir le Réseau Kya. « Quand on parle d’industrie culturelle ou d’industrie tout court, on parle de management. Et, c’est tout à fait normal que nous soyons aujourd’hui à SUP’MANAGEMENT, où on forme les futurs managers maliens », a-t-il déclaré.

Les débats ont été modérés par Djibril Guissé, Chargé de la durabilité et des finances du Bureau exécutif du Réseau Kya et non moins Coordinateur de l’Association SMARTS Ségou et Secrétaire Général du Conseil pour la Promotion de l’Économie Locale (CPEL – Ségou). 

Premier à prendre la parole face aux étudiants, Adama traoré, Directeur de Acte 7, après avoir fait un bref rappel de son parcours sur la scène du théâtre mondial et au Mali, a estimé que le secteur culturel malien se caractérise par un paysage de manque. Selon lui, le secteur manque d’aide à la création, manque d’espace de création et manque d’espace de reproduction. « L’industrie culturelle doit être confortée par l’infrastructuration du secteur culturel, or nous manquons cruellement d’administrateurs culturels pour le management du secteur », a-t-il déclaré. Avant de dire que le secteur culturel malien a énormément besoin de la contribution des universitaires, notamment des managers pour la prise en charge adéquate des problématiques. « Nous avons besoin d’instruments pour la résolution d’un certain nombre de problématiques et cela ne peut pas se faire sans l’implication des universitaires », a-t-il indiqué. A titre d’exemple, il dira qu’au Mali, les artistes n’ont pas besoin de statut social, mais plutôt d’un statut fiscal. « Il est temps que le Mali se donne les moyens pour exploiter à hauteur de souhait son secteur culturel pour le bonheur de nombreux maliens.

Pour sa part, Mimi Pédro a mis un accent particulier sur la confiance en soi. Elle a encouragé à persévérer tant qu’on croit en nos projets. En se prenant en exemple, elle dira que seule le courage, l’obstination et la confiance en soi payent. Elle a rassuré les étudiants sur les potentialités qu’offres le sous-secteur de la mode et du stylisme.

En sa qualité d’administrateur du Festival sur le Niger, Mohamed Doumbia, a rappelé que le Festival sur le Niger est un évènement culturel qui est né en 2005 pour faire de Ségou une destination touristique. « Il fallait y créer une activité culturelle pour attirer les touristes », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que l’évènement vient de vivre sa 14ème édition et fonctionne sous le modèle de l’entreprenariat « maaya », qui n’est rien d’autre que l’entreprenariat qui combine la culture, l’économie, l’environnement et le social. « A Ségou, on s’est beaucoup inspiré du ‘’maaya’’ : valeur d’humanisme », a-t-il annoncé. Avant de lever le voile sur les 4 principes de l’entreprenariat « maaya ». Ce sont : le principe communautaire, le principe de la gestion efficiente, le principe culturel (développement du lien entre la culture, l’économie et le social) et le principe de la durabilité.

Si l’exemple de Ségou fonctionne bien, Mohamed Doumbia a estimé que l’industrie musicale malienne manque énormément de managers. Selon lui, cela constitue une opportunité pour les jeunes étudiants de SUP’MANAGEMENTS.

Fils de Feu Aly Farka Touré, Vieux Farka malgré sa jeunesse, semble avoir été très tôt sensibilisé sur le mode opératoire de l’industrie musicale mondiale. « Dès que j’ai décidé de faire de la musique, je me suis fixé un objectif », a-t-il déclaré d’entrée de jeu. Avant d’ajouter qu’il a longtemps joué pour 300 dollars US pour des concerts, mais avec la conscience qu’il se mettre dans les conditions de négocier un jour lui-même ses contrats. Et, l’occasion faisant le larron, une belle opportunité lui a été offerte en participant à la cérémonie de l’ouverture de la coupe du monde. « Depuis ce jour-là, j’ai décidé de ne plus me faire payer, mais de payer…. », a-t-il indiqué. Il faut dire que cet artiste a du parcours dans les doigts avec sa guitare. De 2006 à aujourd’hui, il a au moins une dizaine d’album sur le marché international, seul ou en collaboration.

Ensuite, les conférenciers se sont prêtés aux questions des étudiants. Et pour cette rencontre d’échange, l’on ne peut avoir meilleure conclusion que cette déclaration de Adama Traoré de Acte Sept : « Certes excellents dans nos différentes disciplines culturels, les acteurs que nous sommes avons conscience de nos limites. Et, nous invitons les jeunes diplômés en management de venir apporter leur science et leur technicité dans le domaine de la culture, pour aider le secteur culturel à être beaucoup plus performant dans sa contribution au PIB du Mali ».

Assane Koné

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