Manifestations à Kidal : Enfin, l’absence de l’État central regrettée

Les regrets commencent à venir. En 2012 et 2013, l’État central a été chassé comme un mal propre (armée, enseignants, agents de santé) et les symboles de l’État détruits. Aujourd’hui, Kidal réclame le retour des enseignants (payés par l’État). 

Le 31 d’octobre, les populations de Kidal ont manifesté pour réclamer l’ouverture des classes. C’est à travers une marche ayant regroupé les Chefs de fractions, les Leaders d’opinion, les Chefs de quartiers, les associations des mères ; les comités de gestion scolaire, les associations des parents d’élèves (APE), les associations et organisations féminines, les mouvements des jeunes. Les marcheurs disent être préoccupés par l’avenir incertain de leurs enfants auxquels les portes des classes sont fermées depuis 7 longues années.
Dans leur déclaration, ils réitèrent leur option pour le retour des enseignants professionnels motivés, une prise en charge régulière des cantines scolaires, l’ouverture d’une université à Tombouctou ou à Gao pour orienter éventuellement leurs enfants. Ils exigent également « l’introduction de l’arabe et de la langue Tamasheq dans les programmes officiels, l’ouverture d’une antenne de recherches sur la langue tamasheq à Kidal.

Ce sont ces mêmes populations de Kidal qui avaient  manifesté en octobre 2017 dans le cadre de la commémoration de la mort de Cheick Ag Haoussa, péri dans l’explosion de son véhicule. Elles scandaient : « Nous sommes Cheick Ag Haoussa», et  demandaient ainsi aux forces internationales (MINUSMA, BARKHANE) de quitter leur ville dans un plus bref délai.  Des panneaux et affiches de la MINUSMA ont été calcinés par des manifestants en colère. Cheick Ag Haoussa était un Chef de guerre du HCUA qui a péri dans l’explosion de son véhicule, après une réunion au Bureau de la MINUSMA, à Kidal. L’arrivée des soldats français à Kidal intervient après la reconquête, avec la participation de l’armée malienne et sans grande résistance, des deux plus grandes villes du Nord du Mali, Gao et Tombouctou, qui étaient aux mains de groupes islamistes armés.

La situation est alarmante dans la Région de l’Est et elle s’est empirée depuis quelques mois. Les mouvements  armés qui s’identifient comme Groupes djihadistes empêchent tout retour de l’Administration. Face à l’absence sur le terrain de l’Armée malienne, ces groupes règnent en maître dans la Région.

Mahamadou YATTARA

LE COMBAT

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