Ligne de force : IBK, Soumaïla Cissé et les autres

Il n’y en a que pour deux. Les frères ennemis IBK et Soumaïla Cissé sont les deux seuls à mener une vigoureuse campagne pour le scrutin présidentiel du 29 juillet à venir.

Ils rayonnent sur les panneaux géants qui jalonnent les principales voies de circulation routière et ornent les ronds- points. Ils occupent les écrans de chaines de télévision privées, font le bonheur des nombreux artistes qui leur consacrent des clips, animent des meetings dans les régions, multiplient les visites aux autorités religieuses et coutumières, meublent les colonnes des journaux de leurs posters et messages.

Bref, les candidats de ”Ensemble pour le Mali” et ”Ensemble pour restaurer l’espoir” font tout ce qu’il faut pour s’attirer les faveurs de l’électorat.

C’est loin d’être le cas, il faut bien le constater, des 22 autres candidats qui ont en commun d’être surtout présents dans ”les réseaux sociaux”. Un espace dédié aux échanges, certes peu onéreux mais pas idéalement conçu pour porter un candidat à la présidence de la République. Il faut beaucoup plus et mieux que cela.

Le manque d’argent est la caractéristique principale de cette campagne. La plupart des candidats en souffrent énormément. Certains d’entre eux tiennent le gouvernement pour responsable parce que, à les entendre, il aurait délibérément bloqué le versement de l’aide publique aux partis politiques. Un subside qui eût été utile pour faire face à certaines charges.

Sans doute. Mais cette impécuniosité est surtout l’expression irréfragable de la faiblesse structurelle des partis politiques, par voie de conséquence des plateformes électorales dont ils sont une composante. Elle traduit aussi l’impréparation, voire une certaine candeur chez nos hommes politiques enclins à croire qu’ils peuvent conquérir Koulouba sans avoir besoin de se constituer un trésor de guerre…électoral.

La conséquence de cet état de fait est que l’on s’achemine vraisemblablement vers une situation où IBK et Soumaïla Cissé devanceraient leurs concurrents au premier tour (si l’un ou l’autre n’est pas élu) avant de se retrouver au second tour pour un remake de 2013. Avec cette différence que l’issue, cette fois-ci, serait incertaine.

Il serait dommage, si ce schéma devait se produire, que des candidats, qui ne se seraient pas donné les moyens organisationnels et financiers de gagner le scrutin, en contestent les résultats. En recourant à une violence dont le pays se relèverait difficilement eu égard à l’état d’accablement où il se trouve.

Saouti Labass Haïdara 

L’Indépendant

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