Le choc des faiseurs de roi à Koulouba

Entre le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga et le président de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée les rapports ne sont plus au beau-fixe. Il semble que les deux anciens compères de l’épisode de Kidal s’en cachent à peine et se livrent une guerre à fleurets mouchetés sur fond de marquage à la culotte. En cause, un principe caractéristique de l’ère SBM à la Primature, à savoir : la mise à l’écart de la famille présidentielle dans la gestion publique. La méthode n’est point du goût de Karim Keïta habitué plutôt à tirer les ficelles depuis le départ d’un certain Tatam Ly. Et pour cause, le célèbre député de la Commune II est persuadé que le pouvoir d’IBK lui est personnellement redevable du soutien des putschistes en 2013. Le hic est que le Premier ministre actuel est tout aussi convaincu que c’est à son génie politique qu’IBK doit le renouvellement de son mandat intervenu dans les conditions et les obstacles qu’on sait. En dépit de l’insécurité croissante du Nord au Centre et de la forte pression politique, l’élection présidentielle s’est miraculeusement tenue au profit du président sortant. Comme quoi, à chacun son mandat jusqu’à preuve du contraire : 2013-2017 pour Karim et 2018-2023 pour SBM .

Le coup de fil de la rupture ?

Les uns le savourent, les autres en sont anxieux. Il s’agit en effet du coup de fil au chef de file du chef de l’Etat. Ce dernier s’est en effet résolu à franchir ce pas de géant vers la décrispation après un long suspense et une longue hésitation. Une tragédie qui s’est conclue par un happy-end, du moins du côté de l’opposition, laquelle peut savourer une victoire de cette guerre d’usure. Mais le coup de fil ne fait pas que des heureux. Il nous revient, de source bien introduite, que le président de la République n’avait pas jugé opportun d’en discuter au préalable avec  le Gouvernement. Un détail d’autant plus offusquant et gênant que le Premier ministre – à son corps défendant peut-être – est au cœur de toutes les récriminations contre le régime depuis la répression des manifestations post-électorale. Certes l’opposition ne manque pas d’explications rationnelles à son refus de passer par le Premier ministre pour accompagner le processus des réformes et de la révision constitutionnelle. Mais ses motivations sous-jacentes résident bel et bien dans la singularité de ses rapports avec l’acteur le plus gênant du régime. Prendre langue avec les opposants dans son dos sonne comme un malaise annonciateur du divorce que les mauvaises langues n’ont de cesse prédire pour IBK et SBM.

La Rédaction

 Le Témoin

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