Femmes d’affaires africaines: Un Forum pour créer des réseaux professionnels

a 1ère édition de cette rencontre initiée par Jeune Afrique s’est ouverte, hier à Paris, en présence de la secrétaire générale de la Francophonie et de plusieurs Business Women de renom, dont des Ivoiriennes.

Qui n’a pas encore entendu la maxime culte d’une chanson de Jean Ferrat, « La femme est l’avenir de l’homme » fabriquée à partir d’un vers inversé de Louis Aragon, « L’avenir de l’homme est la femme » ? Hier à Paris, dans les salons de l’hôtel des arts et métiers où s’ouvrait la première édition du Women in Business Meeting, prolongement féminin de l’Africa Ceo Forum de Jeune Afrique, la fameuse maxime a surgi du discours d’un dirigeant d’une célèbre école de commerce française, l’Essec Business School, Thomas Jean. Le directeur général adjoint de l’école, bien avisé, ne s’est pas limité à rappeler Jean Ferrat, proposant une autre variante du fameux vers déformé : « Si la femme est l’avenir de l’homme, je dois ajouter que la femme est l’avenir de l’Afrique, qui est elle-même l’avenir économique du monde ».

L’Essec, en partenaire intellectuel de Jeune Afrique, est venue donner un contenu concret à l’ambition affichée lors de l’allocution introductive de la réunion des femmes d’affaires d’Afrique par Amir Ben Yahmed, directeur général de Jeune Afrique et fondateur de l’Africa Ceo Forum et de sa variante féminine : « L’enjeu de ce forum est d’aller beaucoup plus loin ». Ce qui signifie, selon lui, privilégier deux axes de travail pour améliorer durablement la place des femmes dans le secteur privé africain : la féminisation des conseils d’administration et le développement de réseaux d’influence. Invoquant une étude de la Banque africaine de développement indiquant que sur les 307 entreprises les plus importantes du continent, seuls 12,7% des administrateurs sont des femmes, M. Ben Yahmed entend « prôner auprès du secteur privé africain la mise en place systématique de codes nationaux de gouvernance d’entreprise incluant notamment des obligations de transparence de leur part en matière de diversité des genres. » Le second axe, relève-t-il, mènera à la création d’un réseau regroupant les femmes d’affaires africaines par régions.

Intervenant en ouverture des travaux sous la forme de questions-réponses avec la présentatrice, la journaliste -écrivaine Elisabeth Tchoungui, Mme Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a vanté le pragmatisme des femmes qui savent trouver des réponses aux problèmes, appelant les femmes africaines, bâtisseuses de richesses, à sortir de l’informel et à passer à une autre étape par la force du collectif. « Seule, on n’arrive pas à grand-chose. Mais ensemble les femmes iront plus loin », a relevé Michaëlle Jean.

« Les réseaux, sources d’influence et de développement », tel était le thème de la première conférence plénière qui a suivi la cérémonie d’ouverture. « Trop souvent considéré par les dirigeantes comme une priorité secondaire, le développement des réseaux est pourtant un facteur clé de succès. Pour des leaders qui doivent fréquemment leur ascension à leurs compétences techniques, l’interaction avec un éventail varié de partenaires vient en effet enrichir leur réflexion stratégique », estiment les organisateurs du forum. La session, introduite par Viviane de Beaufort, professeure à l’Essec Business School, a permis aux différentes intervenantes, d’expliquer la nécessité de constituer et d’entretenir un réseau, et comment « faire d’un réseau un levier d’influence et de développement ».

Plusieurs témoignages de dirigeantes internationales et africaines de renom ont été entendus. Au nombre de celles-ci, Ibukun Awosika, présidente du Conseil d’administration de First Bank of Nigeria et co-fondatrice du réseau professionnel de femmes dit Wimbiz, Agnès Bricard, directrice du cabinet d’expertise comptable Lacroix &Associés, présidente du réseau Business and Professional Women, ou encore Françoise Le Guennou-Remarck, présidente du Conseil d’administration de Canal+ Côte d’Ivoire, administrateur d’une banque de Côte d’Ivoire et initiatrice d’un fonds d’investissement centré sur les industries culturelles et créatives dont on devrait entendre parler dans les prochains mois.

Plusieurs autres dirigeantes ivoiriennes sont présentes à ce forum qui s’achève aujourd’hui. Parmi elles, Mme Fanta Coulibaly, Directrice générale du Fagace (Fonds panafricain africain de garantie), Mme Kadi Fadika-Coulibaly, Administrateur Directeur général du cabinet Hudson, qui ont pris une part active aux différents groupes de travail constitués, avant que tout ce beau monde ne prenne place plus tard, à bord d’un bateau, pour un dîner-gala bercé par les eaux de la Seine, étrangement calmes hier, malgré l’averse enregistrée en début d’après-midi.

Le programme prévoit de commencer, aujourd’hui, par une interrogation presqu’aussi ancienne que la maxime de Ferrat : « Comment faire progresser le leadership féminin dans son entreprise ? » Une autre paire de manches.

Valentin Mbougueng
envoyé spécial à Paris

Source: fratmat

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