Débat autour de la présidentielle : Oumar Mariko n’est-il à l’aise que dans la posture d’opposant ?

Invité sur la Radio Klédu, le jeudi 3 mai 2018, l’ancien leader estudiantin, Dr Oumar Mariko, s’est distingué des autres hommes politiques qui l’ont précédé par son désaccord avec tous les régimes qui ont géré ce pays à partir du 19 novembre 1968. Aujourd’hui encore, cette figure influente de la scène politique malienne, ne semble être d’accord ni avec la Majorité, ni avec l’Opposition. Oumar Mariko ne se sent-il pas mieux que dans sa posture d’éternel opposant ?

A la veille de l’élection présidentielle, les hommes politiques sont en train d’envahir les rédactions de radio, des journaux  et les plateaux de télévision pour convaincre les électeurs. En effet, le jeudi 3 mai 2018, notre confrère Kassim Traoré recevait l’honorable Oumar Mariko, Président du parti SADI et probable candidat à la présidentielle 2018. Comme à l’accoutumée, les questions du journaliste  étaient relatives à la vie du parti de l’invité, à la situation sociopolitique, sécuritaire du pays, et aux perspectives. D’entrée de jeu et sans même saluer les auditeurs, comme le veut la tradition malienne, Mariko s’est plutôt mis à pilonner tous les régimes, à commencer par Moussa Traoré. Le Président de SADI semble attribuer la responsabilité de la déliquescence de l’armée aux différents régimes qui ont géré le pays après Modibo Keita. S’il a semblé moins virulent envers le général Moussa Traoré, au motif que les causes qui ont été à la base  de la chute du régime de ce dernier se seraient intensifiées, il a été on ne peut plus critique envers Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Dioncounda Traoré et Ibrahim Boubacar Keita. Pour les trois premiers également, il a été moins corrosif que pour IBK, qu’il trouve être incapable aujourd’hui de sortir le Mali de la crise et, par conséquent, il estime qu’il faut réaliser l’alternance qui ne consisterait pas à remplacer Jean par Paul. Mais, il devrait être  un véritable changement, avec des hommes et des femmes de qualité et de bonne moralité. Réaffirmant son appartenance à l’opposition, M. Mariko dira qu’il ne se situe pas dans celle incarnée par Soumaila Cissé, Tiébilé Dramé et autres. S’il a réitéré son soutien au putschiste  Amadou Haya Sanogo, il n’a pas manqué  de se montrer très acerbe vis-à-vis de la France, qu’il trouve être la principale responsable de nos malheurs. Il dit avoir accompagné ATT et IBK, mais n’a reconnu qu’implicitement sa part responsabilité dans leurs bilans. Mariko se dit être le seul homme politique à incarner certaines valeurs comme l’intégrité,  la probité et le patriotisme. Rien de moins que ça ! En réaction aux propos de Mariko, certains auditeurs ont exprimé leur déception face à ce procès de tous les régimes, car selon eux, le Président de la SADI passe plus de temps à critiquer qu’à  proposer des solutions aux multiples problèmes qui assaillent le Mali.

En définitive, Dr Mariko a une fois de plus apporté l’eau au moulin de ceux qui  soutiennent que l’élu de Kolondièba ne se sent à l’aise que dans une posture d’opposant. Une posture qui est loin de valoir son pesant de voix dans les urnes.

Youssouf Sissoko

Source: Inf@sept

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