Augmentation de l’âge de départ a la retraite des fonctionnaires : La revendication de trop de l’UNTM

Seigneur Dieu, comment l’UNTM peut se donner une revendication aussi insensée qu’absurde ? Dans un contexte de chômage généralisé, où chaque famille malienne compte son lot de jeunes diplômés sans emploi, l’UNTM veut se payer le luxe de mettre la stabilité du Mali en péril, parce que le Gouvernement refuse d’augmenter l’âge de départ à la retraite des fonctionnaires. Est-ce parce que des responsables de la centrale syndicale doivent bientôt faire prévaloir leur droit à la retraite ?

Selon des sources dignes de foi, l’UNTM, l’une des centrales syndicales du Mali s’apprête à déposer un préavis de grève sur la table du Gouvernement. Il nous revient que les deux principaux points qui ont fait échouer les négociations entre l’UNTM et le Gouvernement, le vendredi 7 décembre 2018, sont : La  hausse de la grille salariale et le rallongement de l’âge de la retraite des fonctionnaires.

Dans un contexte de cherté de la vie et surtout que le Gouvernement se permet d’augmenter le prix du carburant à la pompe sans consultation (même s’il a baissé de 11F CFA la semaine dernière), l’UNTM a le droit de contraindre le Gouvernement à satisfaire sa revendication en ce qui concerne la hausse de la grille salariale. Et, cela conformément à son Cahier de doléances de 12 points déposé sur la table du gouvernement depuis le 2 mai 2018.

Mais, la 2ème revendication de l’UNTM qui a fait échouer les négociations du 7 décembre 2018 et qui porte sur le rallongement de l’âge de départ à la retraite des fonctionnaires, est incompréhensible. Oui incompréhensible dans un pays où les jeunes  peinent à s’offrir un premier emploi après les études.

Maintenir les vieux fonctionnaires à leur poste jusqu’à la  « mort » et laisser les jeunes vigoureux, dynamiques et souvent bien formés au chômage et sans possibilité de servir le Mali. Cela n’est-t-il pas l’objectif visé par l’UNTM ? Cette revendication de l’UNTM vise à maintenir le Mali dans un système analogique, au moment où le monde a sauté les deux pieds joints dans le numérique. Pour son développement accéléré, le Mali devait se donner un nouveau type de fonctionnaires, plus adapté à la marche du monde. Et, cela ne peut se faire que par une stratégie bien planifiée des départs à la retraite. Au lieu d’aider le pays à franchir ce cap dans l’intérêt supérieur de la nation, voilà que l’UNTM sort de son chapeau de magicien une revendication qui jure avec les intérêts des jeunes maliens.

Mais, pire, sur cette revendication, nous doutons fort que l’UNTM ait fait une large consultation de sa base. Pour la simple raison que nous sommes convaincus que si tel avait été le cas des voix sages allaient attirer l’attention des responsables syndicaux sur le fait qu’ils sont entrain de s’échiner à la tâche pour nourrir leurs enfants qui ont tous l’âge d’occuper dignement leur place dans le dispositif de production du Mali. Si l’UNTM décidait de bloquer le pays, parce que l’état malien n’arrive plus à recruter autant de jeunes travailleurs que de partants à la retraite, l’on allait comprendre et suivre la centrale syndicale dans sa logique. Mais, lors qu’elle veut compenser ce déficit de recrutement par la prolongation de l’âge de départ à la retraite, on constate simplement qu’il y a mal donne.

Plus soucieuse de l’équité et de la justice sociale, le Gouvernement du Mali a proposé de rallonger uniquement l’âge à la retraite des travailleurs de la catégorie ‘’C’’ pour l’amener à 58 ans.

Si le Gouvernement du Mali devait accepter les exigences injustifiables et inexplicables de l’UNTM, cela va causer un préjudice énorme aux jeunes maliens qui aspirent occuper leur premier poste depuis leur sortie de l’école. Les exigences démesurées des responsables de l’UNTM veulent faire passer l’âge du départ à la retraite des travailleurs de la Catégorie A titulaires d’un DEA ou d’un doctorat à 65 ans. Les Travailleurs titulaires d’une maîtrise devront désormais aller à la retraite à 64 ans. En ce qui concerne les titulaires de la licence, la centrale syndicale a proposé 63 ans. Enfin, les travailleurs des catégories ‘’B’’ et ‘’D’’ pourront respectivement travailler jusqu’à 62 ans et 61 ans.

Vous constatez avec nous que l’UNTM a fait le choix d’une fonction publique aux mains de « vieux », à un moment où la jeunesse malienne formée est pratiquement l’une des plus désœuvrées du monde. Et, c’est ce qui est très surprenant dans cette démarche de l’UNTM. Mais, à réfléchir de prêt, l’on doit admettre que les responsables de l’UNTM ont décidé de faire un plaidoyer « prodomo ».  Ici, ils se soucient plus de leur intérêt que de celui du Mali. Si la préoccupation de l’UNTM était le Mali, c’était d’exiger la diminution de l’âge de départ des fonctionnaires maliens à la retraite, pour faire la place à des millions de jeunes qui tirent au quotidien le diable par la queue par le fait du chômage. Et, surtout qu’ils sont plus aptes à impulser une marche nouvelle au Mali. Mais, hélas, nous  sommes l’hippopotame qui mange son fils dès la naissance, pour ne pas avoir à partager un jour avec lui la faveur des femelles.

Assane Koné

SourceArc-En-Ciel

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