La Coalition Malienne des Défenseurs des Droits Humains(COMADDH) a organisé la 3ème édition de la semaine des victimes avec tous les acteurs impliqués dans la réparation des victimes, la réconciliation, à savoir la CVJR, la Société Civile, avocat sans frontière du Canada et les victimes elles-mêmes. Le lancement a eu lieu le 3 Décembre 2018 et les activités se déroulent à la Maison de la presse.
Les victimes sont entre crainte et réalité. Des problèmes réels demeurent. Aujourd’hui, aucune victime de 2012 jusqu’à ces temps-ci n’a été dédommagé. La présidente de la Commission nationale des victimes, Mme Haïdara, Aminey Oumar Maïga, a invité toutes les victimes à débattre de tous les problèmes auxquelles elles sont confrontées mais surtout à faire des dépositions dans les régions. Selon la présidente, la 1ère crainte des victimes est la loi d’entente en cours, chose qui risque d’handicaper les victimes.
En rappelant la souffrance des victimes depuis 2012, elle a indiqué que celles-ci sont encore dans l’attente d’actions concrètes de la part de l’Etat. Le jeudi, 06 Décembre, tous les acteurs impliqués se sont retrouvés à la Maison de la Presse pour une évaluation de la situation, c’est-à-dire, quelles ont été les avancées enregistrées au Mali. Mme Dembélé Oulématou Sow, a au nom de la CVJR rappelé que depuis la mise en place de cette instance, 5 antennes sont opérationnelles et la 6ème devra voir le jour les semaines à venir à Gao. Selon elle, l’institutionnalisation de 10. 247 victimes ont été enregistrées.
Elle a indiqué que la CVJR assure la prise en charge des victimes, car elle a pu transférer et référer les victimes aux structures d’accompagnement. Elle a également fait savoir que des réflexions ont été menées avec les victimes pour les réparations. Cependant, par rapport aux victimes de Bamako, elle dira que c’est un cabinet qui a été constitué pour la prise en charge psychologique des victimes. Selon elle, 78 récépissés ont été recensés à travers les régions. Elle a aussi fait savoir que la CVJR est entrain de travailler avec les démembrements pour la prise en charge du Genre. Selon Mme Dembélé, la CVJR a non seulement renforcé les capacités des victimes mais aussi a fait le draft de la politique de réparation, la grille de réparation et la qualification des violations.
Elle a rassuré les victimes que le 1er trimestre 2019, des audiences publiques seront organisées. M. Sissoko, de la COMADDH a, au nom de la Société Civile, fait savoir que les organisations de la Société Civile ont renforcé les victimes sur la justice transitionnelle, la prise en charge psychologique et ont posé la question de la cartographie des victimes. Selon lui, la protection des Défenseurs des Droits de l’Homme est sur la table de l’Assemblée Nationale pour être adopté. Au nom des PTF, Makaba, conseillère juridique du projet JPREC, a pour sa part indiqué que son organisme est multidimensionnel car il accompagne les organisations de la Société Civile, l’Etat et les femmes victimes de violences.
Elle dira qu’en 2018, son organisation a publié un rapport où plus de 4000 victimes ont été rencontrées dont elle a partagé avec la CVJR. La présidente des victimes dira que désormais, rien ne doit leur être imposé. Selon elle, les victimes ne sont pas informées par rapport aux réparations et s’inquiètent également par rapport à la loi d’entente nationale. En perspectives, la représentante des PTF dira qu’un des défis reste la participation des victimes, l’accès de tous et de toutes à la justice. Selon elle, les PTF attendent des autorités une réponse efficace et légale.
Fakara Faïnké
Source: Le Républicain