Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mohamed Ag Erlaf a présidé, hier au Conseil national du patronat du Mali (CNPM), l’ouverture des travaux de validation de la revue sectorielle, au titre de l’année 2018, de la Cellule de planification et de statistique du secteur industrie, commerce, artisanat, emploi et promotion de l’investissement privé (CPS/SICAEPIP). C’était en présence de la représentante de la Banque mondiale, chef de file des Partenaires techniques et financiers (PTF) du secteur privé, Diletta Doretti et des représentants des départements concernés.
Lors de ces travaux d’évaluation d’un jour, les participants ont fait le bilan de l’exécution des politiques et stratégies en la matière, au 31 décembre 2018. Ils ont aussi évalué l’état d’exécution du budget et des indicateurs sectoriels inscrits dans la matrice d’évaluation du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) et du cadre partenarial. En vue d’en tirer des leçons permettant l’élaboration d’un plan d’actions à la hauteur des attentes des populations et de l’appui des partenaires.
Conformément à ce planning, le ministre Ag Erlaf a, dans son allocution d’ouverture, fait le point des réalisations dans les différents secteurs d’activités concernés. Ainsi, en matière de développement industriel, 33 produits industriels ont été agréés au schéma de libéralisation des échanges de la Cedeao, a salué le ministre de l’Industrie.
Mohamed Ag Erlaf a, toujours sur le plan industriel, cité l’organisation du 1er Salon de l’industrie du Mali, la délivrance de 484 certificats d’origine pour une valeur de 17 milliards de Fcfa, le contrôle des engagements de 64 entreprises agréées au code des investissements, le lancement officiel de la Marque nationale de conformité aux normes maliennes «MALINORM».
Concernant la promotion de l’investissement et du secteur privé, le ministre en charge du Commerce a révélé l’octroi d’agréments au code des investissements à 62 entreprises prévoyant un investissement de 69,400 milliards de Fcfa, l’enregistrement de la création de 11.079 entreprises individuelles, sociétés et de groupement d’intérêt économique.
Sur les plans commerce et concurrence, les réalisations ont porté sur l’organisation de 52 missions d’enquête de protection des consommateurs, l’appui au financement des activités des acteurs du commerce de détail à travers la mise en place du fonds de garantie de 205 millions de Fcfa et la formation de plus de 500 adhérents de Centres de gestion agréés (CGA) de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Niono, Koutiala, Mopti et Tombouctou sur la comptabilité simplifiée et la gestion d’entreprise. Pour le ministre Ag Erlaf, 997 missions d’investissement économique, qui ont permis la répression de la fraude et de la concurrence déloyale, ont été réalisées.
Au titre de l’artisanat, 680 artisans maliens ont participé aux différentes activités promotionnelles et commerciales à l’étranger. 110 artisans en textile ont été formés. La galerie a été actualisée à travers 258 produits artisanaux. Aussi, la valeur des exportations et des ventes de produits artisanaux a augmenté de 6,128 milliards à 6,359 milliards Fcfa.
Dans le domaine du tourisme, on peut citer, la création de 133 entreprises de tourisme pour un investissement total de 24,486 milliards de Fcfa et la création de 1.231 emplois. De même, le nombre des entrées au niveau de l’Aéroport international Modibo Keita de Bamako-Sénou a augmenté de 119.374 en 2017 à 202.741 en 2018.
En matière d’emploi, l’exécution de la politique nationale de l’emploi et des projets/programmes, a permis de générer 44.520 nouveaux emplois publics et privés dans le secteur formel, dont 30.746 par le secteur privé et 13.774 par le secteur public. Parmi ces emplois, 32.311 soit (73%) sont occupés par les hommes et 12.209 soit (27%) par des femmes.
Sur le plan de la formation professionnelle, on peut retenir la formation de 1.269 formateurs, dont 1.087 sur l’Approche par compétence, 80 sur les techniques d’élaboration des guides de l’apprenant, 80 sur la préparation et l’animation d’une séance de formation et 22 sur les techniques d’évaluation sommative.
Selon le ministre du Commerce et de l’Industrie, il faut ajouter à cette liste l’élaboration de neuf guides d’apprenant, la traduction de 33 programmes de formation en langue bamanankan, la formation de 16.331 apprenants dans les dispositifs de formation (dual, modulaire et tutorat), dont 3.760 femmes.
Tout en saluant ces efforts enregistrés, le chef de file des PTF a rappelé que l’une des priorités pour eux, y compris le groupe de la Banque mondiale, est d’investir davantage dans le secteur privé, afin de l’aider à contribuer au développement du Mali.
Car, le nombre de jeunes diplômés qui arrivent chaque année sur le marché du travail est important, selon Dilette Doretti. Il est alors nécessaire, pour pouvoir les absorber, de les équiper avec des compétences adéquates recherchées par les employeurs, a-t-elle souligné. «Plusieurs programmes des PTF vont dans ce sens en mettant l’accent sur l’employabilité des jeunes, et les soutiennent dans l’entreprenariat, la formation, l’amélioration du climat des affaires, la recherche de financement pour les PME», a conclu Dilette Doretti.
Amadou GUÉGUÉRÉ
Source: L’ Essor