Procès Yalkoué-Manassa : L’audience renvoyée au 13 décembre prochain

Comme prévu, le dossier de l’affaire de notre confrère Boubacar Yalkoué du quotidien « LE PAYS » et Mme Manassa Dagnoko, Présidente de la Cour Constitutionnelle, a été ouvert  hier, jeudi 29 novembre, par le Tribunal de la Commune V du District de Bamako. Mais, pour des questions de procédures, l’audience a été renvoyée au 13 décembre prochain. Dans le cadre de la consignation de l’affaire,  les Avocats de la partie accusée  ont proposé 900.000.000 FCFA. La partie plaignante, elle,  a demandé à ce que cette consignation soit limitée juste à 50.000  CFA. Mais, finalement, le Président du Tribunal  de la Commune V a  fixé la somme à 500.000 FCFA. Il appartient à la partie plaignante de s’acquitter de cette consignation. À défaut, il n’y aura pas de procès.

L’audience de l’affaire Yalkoué-Manassa tant attendue reprendra le 13 décembre 2018.

Cité par voie de citation directe par Manassa Dagnoko et les autres Conseillers de la Cour Constitutionnelle pour des faits de diffamation, la première audience est consacrée à la fixation de la consignation par le Tribunal. La voix de citation directe utilisée par la partie plaignante nécessite le paiement par elle d’une somme de 900.000.000 FCFApour couvrir les frais de justice, y compris les droits d’enregistrement.

Ainsi, dès  la fixation de cette somme, l’audience a été suspendue et rendez-vous pris le 13 décembre 2018.  C’est au cours de cette audience qu’il sera statué sur le fond du dossier.

Les Avocats de Boubacar Yalkoué, Directeur de publication du journal le pays, ont sollicité 900.000.000 francs CFA. Car, selon le Code pénal en vigueur, c’est cette somme qui va couvrir les frais du procès.

L’audience d’hier a occasionné le déploiement d’un impressionnant dispositif sécuritaire mixte  (Gendarmes, Gardes et Policiers) dans les alentours du palais de justice de la Commune V. Toutes les voies menant au Tribunal de l’Instance de la Commune V ont été  barrées et les enceintes de la salle d’audience conditionnées à la présentation de la carte de presse pour les journalistes venus nombreux soutenir leur confrère. Ras Bath, porte-parole du CDR, et ses partisans y étaient nombreux également. Malgré que ce beau monde ait été tenu à distance, ils se sont  fait entendre avec les cris: « Aba Manassa, Aba Manassa, Aba Manassa ».

Dans la salle, l’heure a été respectée par le Tribunal. La  présidence de séance était tenue par le Procureur Mohamed Maïga. Bref, la courte audience s’est ouverte devant un parterre de journalistes et d’Avocats  massivement mobilisés. Dramane Aliou Koné, Président de la Maison de la presse ; Bassidiki Touré, Président de l’ASSEP et tant d’autres patrons de la presse malienne étaient tous là quand notre confrère Boubacar Yalkouéa été appelé à la barre par le Président pour décliner son identité complète et sa profession. Vêtu en tout blanc: « Je suis Boubacar Yalkoué, je suis journaliste, je loge à Kalaban Coura », s’est-il identifié. Mme Manassa Dagnoko était  représentée par 3 Avocats.

Selon les Avocats de la Défense,  les célèbres Maîtres Demba Traoré et Abdramane Ben Mamata Touré, ont trouvé que le dispositif sécuritaire était trop impressionnant.« En 24 ans de fonction d’Avocat,  je n’ai jamais vu un tel dispositif », a déclaré Me Demba Traoré, engagé à défendre notre confrère. Par contre, les Avocats de la partie civile ne semblent pas partager cet avis qui croient fonder  la plainte de leur  cliente Mme Manassa Dagnoko, en reprochant  à Monsieur Yalkoué, les faits suivants : «Attaque et outrage à Magistrat, diffamation dans un article publié lors de l’élection présidentielle selon lequel 900 millions de francs CFA ont atterri à la Cour Constitutionnelle pour proclamer le candidat Président sortant, Ibrahim Boubacar Kéïta, gagnant au deuxième tour …». Ce qui dénote un procès-fleuve est en vue.

Mahamadou YATTARA : LE COMBAT

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