Monsieur le Directeur Général, Très cher aîné,
Il y a de cela 31 ans, lorsque que je rêvais d’être un militaire, un médecin, ou encore un médecin militaire, je vis, pour la première fois, sur la RTM, un bel homme, avec une manière particulière de parler français, présenter le journal télévisé. J’ai été tellement séduit par ce présentateur que j’ai décidé de lui ressembler un jour et d’être moi-même journaliste à mon tour. Cet homme s’appelait Sidiki KONATE. Depuis ce jour, je n’ai pas cessé de me battre pour mon rêve, un rêve que je te dois. 31 ans durant, tu m’as inspiré, tu as été des sources de fierté pour moi. Tu as aussi, souvent, provoqué de la colère chez moi. Mais tu es demeuré cet homme à qui je dois mon amour pour le métier de journaliste. Aujourd’hui, tu es appelé à faire valoir tes droits à la retraite, quoi de plus légitime après tant d’années consacrées à ta passion. Je voudrais profiter de cette circonstance pour t’adresser mes plus vifs et sincères remerciements. Je le fais, non pas, par opportunisme ou par flagornerie, tu me connais, suffisamment bien, pour savoir que je ne suis pas de cette école. Je le fais parce que j’estime qu’il est de mon devoir de le faire. J’ai eu la chance de travailler sous tes ordres, nous n’étions pas d’accord sur tout, je dois même dire que nous étions d’accord sur très peu de choses. Mais je suis fier aujourd’hui d’avoir eu de ta part la liberté de te dire ce que je pensais. Tu as consacré toute ta vie à la radio et à la télévision nationale du Mali. Tu en as gravi tous les échelons, du journaliste reporter au Directeur Général, Ministre de la communication et j’en passe…Tu as donné le meilleur de toi-même à cette maison. Tu as été le témoin privilégié de près d’un demi-siècle de l’histoire de la nation malienne. Tu as donné à notre maison commune ses lettres de noblesse, même si je demeure convaincu que tu pouvais et devais faire mieux. Je suis sûr que tu as du prendre des décisions difficiles voire impopulaires. Aussi discutables et contestables que puissent être tes décisions et choix managériaux, j’ai la certitude que tu as agi en toute bonne foi. Aujourd’hui, une page de ta vie se tourne en même tant qu’une autre s’ouvre. Je voudrais donc te dire merci. Merci de m’avoir fait rêver. Merci de m’avoir transmis ta passion de servir notre patrie. Merci de m’avoir entrainé dans tes rêves les plus fous. J’ai personnellement appris beaucoup de choses auprès de toi, et je reste encore très avide de ton expérience. Aussi, je voudrais te dire, à travers ces quelques lignes, que ma formation n’étant pas terminée, ton enseignement ne saurait l’être. Maintenant que tu as décidé de descendre dans l’arène politique, j’ai un service à te demander, ou du moins, permets moi de te rappeler à un devoir qui incombe à tout intellectuel de ton rang, ce devoir sacro-saint de partager ton savoir avec tes cadets. Oui, Docteur Sidiki N’Fa KONATE, tu as le devoir et l’obligation de publier tes mémoires. De partager avec nous les leçons de ces 31 années passées dans la presse d’État. Je ne fais pas parti du club de soutien de Sidiki N’Fa KONATE. Mais je sais que tu as des tonnes de choses à dire. J’ai déjà eu l’occasion de te le demander, je réitère ma demande. Comme moi, des millions de maliens aimeraient te lire et débattre avec toi. Je voudrais me faire leur porte parole pour te demander d’enrichir le débat démocratique avec tes publications.
En attendant de te lire, je te souhaite une très longue vie et beaucoup de succès sur la scène politique.
J’en profite pour te présenter mes vœux les meilleurs au seuil du nouvel an. Puisse cette nouvelle année être pour toi une année de repos, de joie, de santé et de succès.
Très cordialement,
Paris, le 29 décembre 2018,
Makanfing KONATE,
Journaliste,