Le candidat du Nouveau pôle politique de la gauche républicaine (Npp), Modibo Sidibé, a donné vendredi 29 juin une conférence de presse au siège du parti des Fare. Au cours de laquelle, l’ancien Premier ministre a exprimé son inquiétude face à la crise intracommunautaire dans le centre du pays et invité le président de la République à s’adresser à la nation qui a besoin d’être réconfortée.
Devant les responsables du parti Fare et du Npp, leur candidat à la présidentielle du 29 juillet 2018, Modibo Sidibé, a décrié la situation sécuritaire dans le centre du pays qui prend des proportions ethniques. «Le Mali est confronté à une dégradation persistante et inacceptable de la sécurité au centre du pays, dégradation due à l’absence de l’Etat dans de nombreuses localités urbaines et rurales et dont d’innocentes populations constituent les principales victimes», dira Modibo Sidibé.
À l’en croire, il ne se passe quasiment plus de semaine sans que ne soient perpétrés des assassinats, des enlèvements, des actes de dévastation et de destruction de biens, dont les auteurs semblent agir dans une impunité quasi-totale. «Des milices à caractère communautaire, dont il apparaît qu’elles sont instrumentalisées par on ne sait qui, ni dans quel but, se livrent régulièrement à des exactions et à de graves violations des droits humains sur des populations civiles innocentes et désarmées, dans un cycle infernal de vengeances meurtrières», a-t-il dénoncé.
«Des fosses communes sont découvertes çà et là, qui viennent alourdir chaque jour un peu plus le bilan macabre des expéditions punitives. Plus grave, le gouvernement vient de reconnaître que des éléments des forces armées nationales sont impliqués dans certains cas d’exécutions sommaires de citoyens maliens», a fait remarquer Modibo Sidibé, avant de demander des enquêtes avec des résultats conduisant à des sanctions.
Pour le président des Fare et du Npp, cette situation aussi «inacceptable qu’inquiétante» interpelle la responsabilité première du gouvernement à qui la Constitution fait l’obligation d’assurer à tous les citoyens maliens, la sécurité à laquelle ils ont droit, partout sur l’étendue du territoire national. «Gouverner c’est parler à son peuple, surtout dans ces moments difficiles où il s’interroge devant tant de défis et c’est le devoir du gouvernement d’informer et de rassurer, d’agir pour garantir la sécurité de tous les citoyens et de redonner l’espoir. C’est pourquoi les Maliens ne comprennent pas le silence du président de la République, chef de l’Etat, face à ces crimes abominables et à la déstructuration violente de la communauté nationale. Les Maliens sont outrés d’entendre le Premier ministre considérer et déclarer que le massacre de 12 de nos compatriotes dans les conditions que l’on sait, est un incident. Les Maliens n’acceptent pas et dénoncent ce qui se passe au Centre du pays. Ils refusent que le vivre-ensemble harmonieux des populations maliennes, bâti au fil des siècles et des épreuves de notre histoire commune, soit remis en cause», a fustigé Modibo Sidibé.
Et d’ajouter : «…c’est avec la plus grande fermeté qu’au nom du parti Fare et du Nouveau pôle politique, je condamne l’incapacité de l’Etat à faire respecter la loi de République et à ramener le calme et la sérénité partout où ils sont compromis sur l’ensemble du territoire national».
Les Fare et le Npp demandent au président de la République d’informer la nation sur ce qui se passe au Centre du pays et d’indiquer au peuple malien les mesures concrètes prises pour mettre fin aux exactions et autres massacres qui y sont perpétrés. Les Fare et le Npp attendent du gouvernement que les conclusions des enquêtes diligentées soient portées à la connaissance de l’opinion nationale et que, le cas échéant, justice soit rendue aux victimes.
Ils invitent également le gouvernement à marquer très fermement son attachement au droit et à la dignité de tous les compatriotes où qu’ils se trouvent, et de réaffirmer partout la République comme creuset de toutes les communautés.
Gabriel TIENOU
Source: Le Reporter