Face à la montée de l’insécurité, caractérisée par la prolifération des nids de délinquance et de la toxicomanie, avec comme conséquences ces derniers temps, de nombreux crimes crapuleux dans la capitale et ses alentours, le gouvernement a récemment pris des mesures spéciales pour lutter efficacement contre le phénomène grandissant.
Pour réussir cette noble mission, le département en charge de la Sécurité et de la Protection civile a initié depuis quelques jours des patrouilles robustes un peu partout dans la ville de Bamako et ses environs.
Dans le but de faire un compte rendu des résultats enregistrés lors de ces opérations spéciales de sécurisation des populations et de leurs biens, le ministre de la Sécurité et la Protection civile, le général de division, Salif Traoré, a animé hier, un point de presse, à la Maison de la Presse. Dans son propos liminaire, le ministre Traoré a d’abord admis que pendant ces trois dernières semaines, il y a eu beaucoup de commentaires dans une certaine presse et sur certains réseaux sociaux. «Pour répondre à cette perception de l’insécurité grandissante à Bamako, il a bien fallu que nous prenions des décisions fortes, qui nous ont amené à augmenter les effectifs de patrouilles classiques», a-t-il expliqué.
En outre, selon le général Salif Traoré, son département, aujourd’hui, déploie chaque soir près de 1.200 éléments des forces de sécurité intérieure (Police, Gendarmerie, Garde nationale et Sapeurs pompiers), qui tournent à pied et à bord de véhicules en vue d’assurer la quiétude des populations.
Ainsi, a détaillé le chef du département en charge de la Sécurité, en l’espace de 10 jours, il y a eu pas moins de 1.500 personnes contrôlées, dont environ 200 sont encore retenues pour des fins d’enquête, parmi lesquelles une cinquantaine était recherchée par la justice.
Mieux, a-t-il poursuivi, les opérations de patrouille renforcées ont également permis de saisir plus de 500 motos, une importante quantité d’armes de fabrication artisanale améliorée, des véhicules, une quantité importante de drogue de tout genre, des faux billets.
Par ailleurs, le général Traoré a précisé que «ceci n’est pas un bilan, mais juste pour dire ce qui est en train d’être fait, et qui est aussi une opération pour rassurer la population car nous sommes là pour ça». Toutefois, a tempéré le ministre, les forces de sécurité ne pourront jamais rassurer, ni sécuriser la population comme il faut, tant qu’elle-même ne prendra pas conscience du contexte mondial actuel, marqué par l’ouverture. Il a promis la poursuite des opérations.
S’agissant du Centre du pays, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a indiqué que l’Armée mobilise plus de 13.000 éléments qui sont en train de bouger tous les jours. Il a ensuite interpellé l’ensemble de la population, en particulier les parents sur la qualité de l’éducation des enfants.
Les questions des journalistes ont essentiellement porté sur les trois éléments fondamentaux de la sécurisation, à savoir : la prévention des crimes (avant) ; la problématique du respect de la présomption d’innocence lors des opérations d’interventions sur les lieux du crime (pendant) et les procédures de poursuite des coupables devant les juridictions compétentes (après). Il a aussi été question de l’appui aux brigades de vigilance (sociétés de veille citoyenne au niveau des quartiers), de conflits inter communautaires.
A toutes ces interrogations, le général Salif Traoré a apporté des éclaircissements, avant d’appeler la population au calme et à la collaboration avec les forces de sécurité pour leur protection. Ceci, a-t-il conseillé, en évitant de propager les fausses alertes ainsi que les mauvaises informations, surtout sur les réseaux sociaux.
Aboubacar TRAORé
L’Essor