L’Est du Mali connait aujourd’hui une période de sécheresse particulièrement longue et sans précédent. La saison des pluies n’a pas commencé, le fleuve Niger est au plus bas. Il découle de cette situation des tensions majeures entre pécheurs, agriculteurs et exploitants forestiers. Dans cette situation, tout le monde est victime !
Les moissons n’ont pas encore commencé que les bêtes reviennent de transhumance. Côté éleveur, ce retour est une nécessité pour limiter les dégâts ; assoiffées, les bêtes finissent par mourir sur les routes. Coté cultivateurs, cette fin de transhumance annonce des pertes dans leurs récoltes, piétinées et mangées par les bêtes. Aujourd’hui les discussions ont laissé place aux échauffourées.
Cette situation explosive a également un impact sur la population de la région. Le prix des denrées ne cesse d’augmenter alors que les revenus des éleveurs et des agriculteurs, eux, ne cessent de diminuer. Résultat, la pauvreté croit de manière généralisée dans une région déjà sujette à une extrême misère.
Ces difficultés semblent être une aubaine pour les groupes terroristes. En manque de ressources humaines et matérielles, les terroristes en sont venus à bloquer les routes pour voler le bétail et contraindre les agriculteurs à rejoindre leurs effectifs. Sans revenus, ni avenir, ce nouveau profil de combattant est très loin d’un engagement par conviction à ces groupes terroristes. Non formés au combat, ils avaient juste besoin de survivre à ce dérèglement climatique.
Après avoir cherché à recruter en vain sous des prétendues idéologies, l’argent et la contrainte physique deviennent les seuls arguments valables auprès d’une population démunie. Ces agriculteurs, armés pour l’occasion, ont clairement d’autres préoccupations que d’imposer la terreur auprès de ceux à qui ils devaient vendre leurs récoltes. Ils attendent désespérément la pluie pour retourner aux champs, retrouver leurs bétails, et surtoutfuirent les rangs des terroristes.
Quelle va être la surprise de Iyad Ag Ghali lorsque la pluie va arriver et que ses soi-disant « troupes » fidèles, fraîchement recrutées, vont fuir pour retrouver leur vie. Une fin annoncée du Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin (JNIM) liée à la simple venue de la saison de pluie !
Ousman K
La rédaction