Co-écrit par Choguel Kokalla Maïga et Issiaka Ahmadou Singaré, le livre ‘’LES REBELLIONS AU NORD DU MALI, Des origines à nos jours’’ a été officiellement lancé et dédicacé, le jeudi 28 juin à la Maison de la Presse. L’ouvrage fait un diagnostic objectif des rébellions répétitives que le Mali a été confronté de son indépendance à nos jours. L’éclat de cette cérémonie a été rehaussée par la présence de nombreuses personnalités, dont le président du Haut Conseil des Collectivités Térritoriales, Mamadou Satigui Diakité, l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, Pr Alioune Nouhoun Diallo et du représentant de la CEDEAO au Mali, S.E Cheaka Aboudou Touré, ainsi que d’un grand public composé des cadres et militants du MPR et universitaires.
« Il ne s’agit pas d’un traité d’histoire, mais une réflexion nourrie par les données de l’histoire » c’est en ces termes que le Pr Issiaka Ahmadou Singaré a corroboré son propos liminaire pour faire le résumé de ce livre de 452 pages, Co-écrit par lui et Dr Choguel Kokalla Maïga.
Selon le Pr Singaré, pour écrire cet ouvrage, ils ont travaillé en liant deux hypothèses : la première est que le Soudan français devenu par la suite République du Mali, contrairement à ce que l’on essaye à faire croire n’est pas une conception artificielle. Il est la reconstitution pré partielle de reste, d’une entité politique qui a eu à exister par le passé.
La deuxième hypothèse relève du fait que leur documentation les ont permis de comprendre qu’en réalité, de 1960 à nos jours, il y a eu des rébellions Touareg. Mais des rébellions de quelques éléments appartenant à une tribu touareg férocement attachée à des intérêts féodaux.
Parlant des rébellions Touaregs, le Pr Singaré dira qu’il en a rien eu.
Par rapport à la première, celle 1963, que les Touareg de la région appellent le banditisme d’honneur, a été menée par un jeune homme qui voulait laver l’honneur de son père dans le sang. Lequel commis des infractions contre lesquelles l’armée a été utilisée.
« En 1990, la rébellion qui sait passée était des Touareg, mais par quelques jeunes gens à l’extérieur du pays, qui sont venus commettre des actes terroristes dont l’armée a été mobilisée pour reconstruire » a-t-il fait savoir. Et de préciser que ceux qui ont voté en 1989 pour l’indépendance de l’Azawad, n’étaient que 8 personnes à Paris. Ces derniers, selon le Prof Singaré se sont penchés sur trois options: autonomie, fédération ou indépendance.
« Cinq votent pour l’indépendance et les trois se rallient » révèle-t-il.
L’erreur de rejeter les concessions des accords de Tamarasset !
Toujours selon lui après une mauvaise gestion des accords de Tamarasset, les rébellions sont devenues récurrentes : « parce que après 1991 qu’est ce qui s’est passé, c’est la déliquescence de l’Etat qui a commencé, l’Etat s’est affaibli, l’Etat s’est débarrassé de son Armée » a-t-il dit. Et d’ajouter que la conséquence a été que le premier adversaire qui est venu, il a mis à bas l’Etat. Ce qui a obligé d’aller à des négociations à valise ouverte jusqu’à ce que le pays a été mis sous tutelle de la communauté internationale.
Quant à Dr Choguel Kokalla Maïga, après avoir remercié les uns et les autres pour l’importance qu’ils accordent à cet événement et l’enthousiasme que ce livre a suscité chez eux, est revenu sur les circonstances qui les ont poussés d’écrire ce livre. « L’idée d’écrire ce livre s’est installée dans nos esprits à la suite de l’effondrement de l’Etat dans le premier semestre de 2012 » a déclaré Dr Maïga. Il dira que la dédicace de ce livre est d’abord pour tous ceux qui sont tombés pour la patrie.
En introduction, selon toujours Dr Maïga, leur première analyse a été le fait de concevoir que si la rébellion perdure, c’est par ce qu’on a fait un mauvais diagnostic de la maladie. Pour ce faire, afin de faire un diagnostic pédagogique, dira-t-il, leur première option a été de prendre l’essentiel des arguments et des développements des théoriciens du séparatisme. C’est-à-dire ceux qui prônent que le Nord du Mali c’est la terre des Touaregs et la France est venue trouver qu’ils commandaient cette terre, au moment que les français partaient, les Touareg ont demandé de ne pas être rattachés au reste du Mali. « Cela comme si la France a commis une erreur à ne pas leur donner leur Etat, donc c’est cette faute que la France corrigerait c’est pourquoi, elle les soutiendrait » a explique le Dr Choguel.
Un diagnostic contre une lecture erronée des causes des rebellions
Le deuxième argument souligné par Dr Choguel développé dans le livre, va à l’encontre de la théorie que le nord était délaissé, sans développement. Et délibérément les populations du nord notamment les Arabo-berbères ont été soumises à une répression sauvage pour exercer le génocide contre eux. Marginaliser, c’est pourquoi ils ont pris les armes.
Il a fait une brève lecture des rébellions depuis l’indépendance du Mali en 1960 à nos jours, et la gestion de ces rébellions par la première et la deuxième République jusqu’à 1991 avec la troisième République.
« Les présidents à partir de 1991 ont eu une lecture erronée des causes de la rébellion. Mauvais diagnostic, mauvaise prescription, les conséquences le malade au lieu de guérir est tombé dans le comma » a déclaré Dr Choguel Kokalla Maïga. Et de dire qu’avec cette situation le pays a perdu sa souveraineté, pour se retrouver dans les mains de la communauté internationale.
A noter que lors de cette cérémonie de lancement et dédicace du livre ‘’LES R2BELLIONS AU NORD DU MALI’’, le public a eu droit à des témoignages et contributions d’éminentes personnalités, dont le Pr Alioune Nouhoun Diallo, qui a expliqué pourquoi à son temps l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré a dit que la « rébellion est d’essence démocratique ». Selon lui cela s’explique par le simple fait que tout le monde était insurgé contre la dictature de la 2ème République.
Quant à l’ancien Premier Ministre, Ousmane Ioussoufi Maïga, il a remercié le président du MPR pour cette démarche scientifique, avant de promettre après lecture de donner ce qui est de la contribution de son mouvement, Ir GANDA.
Les auteurs ont promis dans les jours à venir de remettre une copie de ce livre à tous les acteurs de la crise malienne, les notabilités, les représentants des mouvements armés et les ambassadeurs des pays qui concourent au retour de la paix au Mali.
Ce livre déjà qui s’arrache comme du petit pain est disponible dans les différentes librairies, dont celle du Grand Hôtel et au siège du pari MPR.
Par Jean Joseph Konaté
Source: Le Sursaut