Le divorce est généralement un événement malheureux dans un foyer, surtout lorsque le couple a déjà des enfants. Cependant, dans la communauté Kel-tamasheq (connue sous ailleurs sous le nom de touareg), une fois le divorce consommé, la femme, organise dans sa famille une cérémonie en grande pompe pour annoncer qu’elle est désormais libre, écrit le blogueur Youssouf Cissé.
Cette pratique est très courante dans le Gourma, dans la région de Tombouctou, une fois passés trois mois dans sa famille après le divorce. Les parents, amis et autres connaissances sont invités. On invite même des artistes pour donner plus de couleur et d’impact à la cérémonie. Il arrive qu’on chante et danse toute la nuit. Des mets copieux sont servis comme si on célébrait un mariage.
Comme s’ils étaient en compétition, les éventuels prétendants se parent de leurs plus beaux boubous. Chacun veut séduire lors de cette cérémonie la femme qui vient d’annoncer son divorce.
Appel aux nouveaux prétendants
Pour appeler les prétendants à se manifester au vu de tout le monde, un artiste entonne ce genre de refrain :
“Au nom de Dieu, Le Miséricordieux, Dieu n’a pas d’égal ;
Ohé !!! Fida a été divorcée. Celui qui veut d’elle ;
Au nom de Dieu, Le Miséricordieux, Dieu n’a pas d’égal ;
Ohé !!! Fida a été divorcée. Celui qui veut d’elle peut se manifester“.
Sur le coup, les intéressés annoncent, par l’intermédiaire de leurs griots, leur intention, en offrant à la divorcée des présents. Les plus offrants peuvent donner des bœufs, des chameaux, des moutons, des barres de sel, et même de l’argent.
Par cette cérémonie la femme veut montrer qu’elle a de la valeur aux yeux de celui qui l’a laissée, et parfois, elle obtient de bons résultats. Il arrive que le désormais ex-mari manifeste de la jalousie tout à coup et veuille la récupérer
Youssouf Cissé
Source: Le Confident