C’est fait. Le Premier Ministre français, Edouard Philippe, a effectué, le week-end dernier, une visite de 48 heures au Mali. Comme annoncé dans le programme, notre Hôte et son homologue malien, LE HERISSON Soumeylou Boubèye Maïga, ont fait quelques échanges de programmes qui ont, selon le Ministère de l’Économie et des Finances, abouti à la signature de quatre conventions pour un montant global d’environ 55,8 milliards de francs CFA (soit 85 millions d’euros).
Annoncée à grand tambour par le Gouvernement malien au motif qu’elle est « la première en Afrique subsaharienne », la visite de travail du Premier Ministre français, Édouard Philippe, s’est terminée le dimanche 24 février dernier, par deux grands faits qui ne cessent de susciter l’inquiétude chez plus d’un.
Premièrement, il s’agit, avec le Chef du Gouvernement malien, de la Signature de 4 nouveaux Accords de projets de développement pour un montant global de 85 millions d’euros (soit environs 55,8 milliards FCFA) par le Premier Ministre français Édouard Philippe dont : -Une aide budgétaire globale de 10 millions d’euros pour le Trésor public malien (6,6 milliards de FCFA);
-Une subvention au projet d’appui à l’amélioration des finances publiques pour 10 millions d’euros (6,6 milliards FCFA);
-Une subvention au projet d’amélioration de la compétitivité des entreprises par la formation professionnelle, phase 2, pour une enveloppe budgétaire de 15 millions d’euros (9,8 milliards FCFA), destinée à former 7500 Jeunes maliens;
-Et, enfin, un Accord de prêt souverain de 50 millions d’euros (soit 32,8 milliards FCFA) pour le Projet d’alimentation en eau potable des villes secondaires du Mali (Koulikoro, Ségou, San, Mopti-Sévaré et Bandiagara) afin d’alimenter 500.000 personnes en eau potable.
Sachant que « la France n’a pas d’amis, mais que des intérêts » et en se questionnant sur non seulement l’utilité, l’objectif et surtout la logique réelle de ces échanges, les inquiétudes paraissant peu valeureuses, mais que l’on doit quand même se poser restent et persistent. Il s’agit de chercher à savoir comment la France, un pays où très clairement l’argent vient à manquer au point de réduire les aides sociales, d’augmenter les impôts du Français moyen, fermer beaucoup de services publics, se retrouve à aller faire des dons de plusieurs millions à un autre pays. Y a-t-il des non-dits ? Qu’est-ce qui va s’ensuivre ?
Paraissant pour un don du point de vue officiel, les réactions faites sur le sujet par des internautes y soupçonnent autre chose. «Je l’appellerai de l’investissement et du pillage à long terme. Prenez l’exemple sur la station d’eau de Kabala, la France est intervenue à hauteur de 20 à 50 milliards de francs CFA pour, ensuite, imposer la SATOM et SADE pour l’octroi du marché du projet de construction de ladite station d’eau à hauteur de 380 milliards de FCFA; donc, faites-vous même le calcul et vous saurez combien ces sociétés payeront au Trésor français pour les bénéfices dudit projet. En tout, ça dépassera très largement ce que la France a investi dans ce projet et cela va asseoir l’hégémonie française dans ces pays», a réagi un internaute.
En second lieu, ce sont les interrogations par rapport à sa coïncidence avec les opérations terroristes successives qui ont réussi à semer la panique sous le nez des populations bamakoises. Si l’attaque de Siby, à 44 km de Bamako, a enregistré la mort des militaires guinéens de la MINUSMA, permissionnaires, celle de la ville de Koulikoro, à 60 km de la cité des caïmans, a réussi à y semer juste la terreur. Et le même dimanche,70 familles venues du village de Yarra (Cercle de Bankass) ont tristement déposé leurs valises de Réfugiés dans la cour de la Mairie du Cercle de Koro.
Ces évènements qui surviennent dans juste 24 Heures d’intervalle avec l’annonce de la mort du Chef terroriste, le numéro deux du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), Yehia Abou El Hammam, tué par la force française Barkhane ne seraient-ils pas, d’une manière ou d’autre, «un message fort» lancé par les bandits armés à Koulouba et ses alliés ?
Des prémices et indices qui sont là et qui font encore douter de la capacité de ce Régime d’IBK et ses alliés d’assurer la sécurité des abords de Bamako à plus forte raison l’intérieur du pays qui demeure, jusque-là, la bourgoutière de la mort pour les populations civiles au quotidien .
Seydou Konaté
LE COMBAT