Le collectif de syndicats signataires du 15 octobre 2016 de l’éducation fondamentale et secondaire observe depuis le mercredi 13 février, une grève de 312 heures. Et pour cause. Non satisfaction de certains points de revendications.
Depuis la rentrée scolaire 2018 – 2019, le système éducatif malien est paralysé par une série de grèves entamée par le collectif de syndicats signataires du 15 octobre 2016 de l’éducation fondamentale et secondaire. En dépit de la satisfaction de 6 points du cahier de doléances sur les dix(10) déposés sur la table de négociation, les grévistes n’entendent pas reprendre les cours sans la satisfaction totale de tous les points qui sont entre autres : l’octroi d’une prime de documentation ; l’octroi d’une prime de logement ; l’adoption immédiate du projet de décret portant plan de carrière du personnel de l’enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale en conseil des ministres ; la finalisation du processus de régularisation administrative et financière des diplômes des sortants de l’ENSUP (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et IPR-IFRA (ainsi que toutes les grandes écoles : ENI, IPR/IFRA, ENETP, conservatoires Balla Fasséké ; l’application effective et immédiate du décret n°2016-0001/P-RM du 15 janvier 2016 fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission ; la relecture immédiate du décret n529/P-RM du 21 juin 2013 portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnel en ses articles 1,2 et 3 ; l’organisation sans délai de l’élection professionnelle du secteur de l’éducation et la création des organes prévu par le décret n°2018-0067/P-RM du 26 janvier 2018, fixant les modalités d’application du statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental, et l’Education préscolaire et spéciale ; l’annulation du décret 2018-0800/PRM du 19 octobre 2018 fixant les attributions spécifiques des membres du gouvernement et numéro 2018-0801/P-RM du 19 octobre 2018, portant répartition des services public entre la primature et les départements ministériels ; l’intégration dans le corps des enseignants du personnel non enseignant en classe ; l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat. Notons que sur ces 10 points cités, 6 ont été déjà accordés qui sont : les points 1, 3, 4, 5, 8 et 9. Malgré ces concessions du gouvernement sur les points cités qui coutent déjà énormément à l’Etat et l’implication personnelle des ministres de l’éducation nationale et de l’emploi pour faire comprendre aux syndicalistes qu’ils doivent capitaliser les acquis et défendre les autres points tout en remplissant leur part de contrat qui est d’assurer la formation des élèves. Parmi les points de désaccords, il convient de noter quelques uns. Le syndicat devrait pourtant comprendre que la rupture du dialogue, relève quelque part d’une mauvaise volonté. Pour un pays qui peine à se relever d’une crise sans précédent, certaines revendications sont de nature freiner l’élan que l’éducation venait d’avoir. Egalement, les syndicalistes devraient pourtant comprendre que la lutte syndicale n’est pas une course de vitesse mais plutôt une course de fond.
En guise d’exemple, le premier point des négociations qui vient de faire l’objet d’un accord était sur la table depuis 2008 et c’est en 2019 qu’il vient d’être accordé. Les élèves ne doivent pas être ceux qui devraient payer le prix fort dans le combat syndical de leurs enseignants.
Il ne fait aucun doute que ces grèves à répétition freinent l’élan du gouvernement dans sa mission de redresser les secteurs clés comme l’éducation qui s’est d’ailleurs nettement améliorée depuis certains moments.
Amadingué Sagara
Source: La Dépêche