Il n’y a rien à dire, le pays vit dans l’incertitude. Après des propos tendancieux lors de la célébration de la naissance, de nombreux prêcheurs sont revenus à la raison lors du baptême. Ils n’ont pas hésité d’appeler IBK à établir un dialogue fécond avec Soumaïla Cissé dit champion pour sauver le Mali. A quoi faut-il s’attendre dans les prochains jours qui s’annoncent palpitants voire délicats ?
Le Mali vit de nombreuses crises qui le secouent. La plus inquiétante est celle politique qui est en train de le vider de toutes ses relations. Alors, il faut vite la circonscrire pour ouvrir une nouvelle page de l’histoire.
Aujourd’hui, il est presqu’impossible de séparer politique et religion au Mali, comme dans plusieurs de nos pays. Longtemps épargné, le Mali l’a officialisé en 2013 avec l’élection d’IBK. Qui a bénéficié du soutien direct ou indirect de la quasi-totalité des confréries religieuses. Depuis, les religieux sont rentrés de plein pied dans la politique. Ils deviennent de plus en plus des faiseurs de roi. Car, lors de la présidentielle de 2018, ils ont fait la pluie et le beau temps, de Nioro au Banconi jusqu’à Tombouctou. Nioro chez Bouyé, Banconi chez Ousmane Madani et Tombouctou chez des érudits entre autres.
Fête annuelle qui draine de nombreuse foule, Maouloud (Naissance et Baptême du Prophète Mohamed PSL) est une fête légale au Mali qui prend de plus en plus de l’ampleur. Moment de communion, d’entraide, d’échange, de prédication et de bénédiction, cette fête permet aux prêcheurs de monter sur leurs grands chevaux pour dire tout et tout dire. Tout y passe, des conseils, de la calomnie, de la critique, etc.
C’est pourquoi, cette année, après une élection présidentielle contestée, le Mali vit dans l’incertitude. IBK légalement déclaré président semble ne pas être totalement légitime. Car, de l’extérieur à l’intérieur, des millions de Maliens continuent de protester. Pour pouvoir faire quoi que ce soit, il utilise la méthode forte avec un déploiement substantiel des forces de l’ordre et de sécurité. Toutes choses qui prouvent qu’il y a quelque chose qui cloche et qu’il faut régler pour sauver la patrie.
Conscients de cet état de fait, les prêcheurs qui lui avaient mis dans un plateau d’or lors de la célébration de la naissance sont revenus à de meilleurs sentiments. C’était lors de la célébration du baptême. Ils n’ont pas hésité à demander à IBK de procéder à un dialogue fécond avec l’opposition notamment avec Soumaïla Cissé et ses hommes pour sauver le Mali et sa démocratie. Il reste à IBK de mettre la main sur le cœur de se reconnaître, de reconnaître toute la vérité pour le Mali. Un Mali déchiré et qui se déchire du jour au jour. Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Revenons ensemble sur terre en mettant l’intérêt du Mali au-dessus de tout pour des lendemains meilleurs. A bon entendeur salut ! Kèlèkotè, Mali ko do !
B. DABO
Source: Zénith Balé