Bankass : Les confidences d’un fonctionnaire sur la gravité de la situation sécuritaire

A en croire un jeune fonctionnaire de Bankass, la situation politico-sécuritaire au centre du pays est très inquiétante. En effet, un de ses collègues et lui-même ont failli être victimes d’un tragique assassinat de Donsos. Ils n’ont eu la vie sauve que grâce à un enfant talibé qui a reconnu l’un d’entre eux.

 

Les faits : 

“Un jour, comme d’habitude, après une partie de thé avec un collègue de service, j’ai décidé de l’accompagner. C’est ainsi qu’en cours de route nous avons eu la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Nous avons coïncidé avec un groupe de jeunes miliciens dogons à la quête de Peuls à exterminer. Ils nous interpellèrent manu-militari en langue dogon. Pour éviter d’être suspecter nous avons répondu à l’appel et nous fûmes des pas pour aller les rejoindre. Une fois en face d’eux ils nous ont demandé à les accompagner au champ d’exécution de Peuls, près d’un lac très loin de la ville.

Ainsi ils se sont mis à nous questionner sur notre provenance et notre ethnie pour savoir si nous ne sommes pas des Peuls. Nous nous sommes défendu tout en leur faisant savoir que nous ne sommes pas Peuls. Soudain des tiraillements verbaux se sont plongés au sein du groupe en langue dogon. Certains disaient que c’est vrai que nous ne sommes pas des Peuls, d’autres soutenaient le contraire. Pendant ce temps mon collègue et moi sommes restés bouche bée dans une stupéfaction sans précédent, sans dire mot. Dieu faisant bien les choses, il se trouvait qu’un jeune garçon parmi les Donsos me connaissait depuis très petit quand il était enfant talibé chez mon premier logeur dans la ville.

Gloire à Dieu, merci pour ce jeune garçon qui a insisté, réitéré et juré qu’il me connait très bien depuis fort longtemps. Le chef du groupe est encore revenu sur le petit de dire la vérité, rien que la vérité s’il me connaissait. Il a encore témoigné que oui et oui, il me connaît. C’est ainsi que nous avons été libéré pour qu’on rentre chez nous. Alors la question que je me suis posé une fois arrivé à la maison et après avoir remercié le bon Dieu et mes parents était ceci : combien de personnes sont peut-être tuées par ces jeunes qui n’ont pas eu la chance d’avoir quelqu’un parmi eux qui  les connaît ?

Combien de Peuls sont victimes alors qu’ils n’ont rien avoir avec cette rivalité qui n’a que trop duré pendant que l’autorité malienne se lamente à Bamako que la sécurité est de retour au Mali ? Enfin je dénonce et je manifeste ma farouche indignation face à la fuite en avant du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita et son Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga face à la destruction du Mali. Je les interpelle de faire des tours à l’intérieur du pays sans être accompagnés par les folklores des faux préfets et gouverneurs qui leur disent tout sauf la vérité sur la situation sécuritaire des Maliens de l’intérieur”.

Propos recueillis par Dognoume Diarra

 Le Confident

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