Au sortir du Tribunal, des avocats de la défense se prononcent
Au sortir du procès entre la Cour constitutionnelle et Boubacar Yalkoué, fondateur et directeur de publication du journal « Le pays », certains avocats de la défense : Me Malick Ibrahim, Me Demba Traoré, Me Siriki Zana Koné se sont prononcés. Tous ont demandé l’annulation de la plainte car on ne sait pas à l’encontre de qui Boubacar Yalkoué est poursuivi pour diffamation.
Me Demba Traoré : « La forme n’a pas été respectée et nous avons demandé l’annulation de la plainte »
Nous avons commencé le procès de la Cour constitutionnelle contre Boubacar Yalkoué aujourd’hui. Tous les petits désagréments qui doivent être soulignés, nous les avons tous détaillés. Dans nos constats, nous avons remarqué que certaines règles n’ont pas été respectées. Ce qui est bizarre, ils ont porté plainte au nom de la Cour constitutionnelle. Mais ici, ce sont les noms des membres de cette Cour que les avocats de la partie civile citent. Et c’est Manasssa qui a payé la consignation. Nous ne sommes là pour que la vérité et nous savons que nous sommes sur la bonne voie. Tu ne peux pas toucher à quoi que ce soit sans parler de la forme. La loi même exige cela et puisque la forme n’a pas été respectée comme a dit la loi, nous avons demandé à ce qu’on annule la plainte.
Au lieu d’entrer dans le dossier, ils se sont pris à Yalkoué et même jusqu’à ces arrières. Je salue Yalkoué. Il est resté lui-même, malgré tout ce qu’on lui a dit. Ils (avocats de la partie civile) ont dit que la société est menacée par la presse. Je dis non. Ce sont ceux qui pillent nos caisses qui menacent la société. Devant le juge, personne n’est mieux que personne. Les avocats de Manassa ont eu à tout dire sur Yalkoué, alors que personne ne nous a entendus dire quoi que ce soit sur les juges de la Cour constitutionnelle. Les avocats qui n’ont pas d’argument se mettent toujours sur nerfs contres justifiants.
Me Malick Ibrahim : « Nous avons estimé que Boubacar Yalkoué ne méritait pas d’être devant ce tribunal parce que ceux qui l’ont appelé ne sont pas connus »
« Notre client, Boubacar Yalkoué est poursuivi pour diffamation, mais on ne sait à l’encontre de qui. Nous avons estimé qu’il ne méritait pas d’être devant ce tribunal parce que ceux qui l’ont appelé ne sont pas connus. On ne sait pas si c’est le président de la Cour constitutionnelle qui l’a poursuivi ou si ce sont les juges à titres personnels, qui l’ont poursuivi. C’est par voix de la citation directe qu’il a été assigné ici. Et là, la partie civile manque de qualité et dès lors que la partie civile manque de qualité, le recours est irrecevable et il n’a pas à donner des explications sur sa source. Il y a une tentative d’instrumentalisation de la justice et la justice malienne refusera de se faire instrumentaliser. Nous disons que si ces choses doivent être faites, elles doivent être faites selon les règles de l’art. Dans le cas espèce, le recours est irrecevable et on n’a aucun doute que le juge va constater cela ».
Me Zana Koné : « Nous réclamons l’annulation pure et simple de la citation et l’irrecevabilité de ceux qui se sont présentés comme parties civiles »
« Le procès a été rempli de pédagogie. Certes il y a eu beaucoup de confusions, mais pour nous, avocats de Yalkoué, la citation n’est pas bonne sur sa forme. Car cette citation donne l’impression que c’est la cour constitutionnelle, via sa présidente, qui a déposé la plainte. Or, dans les faits, les avocats de la partie plaignante tentent de faire croire au juge que ce sont les membres de la cour qui ont déposé la citation. Chose qui complique la situation. Parce que quand on dit dans une citation que : « La présidente de la cour constitutionnelle, agissant en sa qualité de présidente, en ce moment, l’affaire ne peut engager que la Cour constitutionnelle et non la personne de la présidente ».
Malgré qu’ils aient agi ainsi, les avocats sont en train de dire encore qu’il s’agit d’une affaire personnelle et non institutionnelle. Chose qui n’est pas du tout conforme à la citation. C’est pourquoi Nous ont demandé l’annulation pure et simple de la citation et l’irrecevabilité de ceux qui se sont présentés comme des parties civiles.
Rassemblés par Boureima Guindo
Source: Le Pays