La problématique d’accès à l’eau potable pour tous se pose avec acuité. Malgré les sacrifices consentis par les décideurs politiques et partenaires du Mali dans ce domaine, le problème demeure. Pour pallier à cet état de fait, les ONG partenaires de WaterAid ont engagé la réflexion sur le sujet, les 19 et 20 septembre derniers, à la Maison du Partenariat Bamako-Angers. L’objectif du présent atelier est de contribuer à accroitre les capacités d’influence des OSC/ONG partenaires de WaterAid en plaidoyer/lobbying en matière AEPHA.
La connaissance de ces quelques notions va permettre aux acteurs intervenant dans le secteur Eau et Assainissement d’influencer en faveur de leur accès par les populations des zones urbaines et rurales toutes confondues.
Selon les statistiques en vigueur, on estime à 74,7% le taux d’accès à l’eau en milieu urbain et semi urbain ; 65,3 en milieu rural et 68% le taux national. Quant à l’assainissement, le taux d’accès au plan national est de l’ordre de 25%, selon JMP 2015.
Pour rendre accessible l’eau potable et l’assainissement, le Mali a entrepris d’importantes réformes dans le secteur. L’adoption des lois et politiques par le Mali confirme sa volonté d’aller vers des approches fondées sur les droits humains. La souscription aux Objectifs de Développement Durable (ODD) et l’engagement SWA (Sanitation Water for All) est un témoignage de cette volonté politique. La campagne pour un Départ Sain et la relecture d’une série de textes du secteur, constituent des signes encourageants.
Mais, malgré cette volonté politique affichée, le problème demeure. Un problème dû, entre autres, à la séparation des responsabilités sectorielles entre deux Départements ministériels (voire trois avec le Ministère de la Santé, responsable de l’Hygiène). Cela rend difficile la coordination sectorielle, le financement intégré des politiques, le suivi et la mise en œuvre de l’approche fondée sur des Droits humains.
A ces problèmes existentiels, s’ajoutent ceux institutionnels. Il s’agit, notamment, de l’incohérence des politiques, du chevauchement des mandats et de la faible capacité de mise en œuvre des autorités, de la faiblesse des capacités techniques, administratives et financières au niveau des structures décentralisées pour gérer les services WASH et GIRE, du manque de mécanismes de gestion des déchets solides et liquides , de la faible allocation budgétaire et des questions de gouvernance.
Face à ces problèmes, il faut élaborer des stratégies de plaidoyer afin de venir à bout de ceux-ci (problèmes). La campagne à laquelle WaterAid invite ses partenaires s’inscrit dans ce cadre. Une série d’actions doit être mise en place dont le renforcement des capacités d’intervention des OSC/ONG intervenant dans le domaine WASH et assainissement.
«C’est de là que réside l’importance de cet atelier», a dit le Président de la CN-CIEPA/Wash aux termes des deux jours de travaux. L’accès universel à l’eau et à l’assainissement n’est pas un luxe dans le Mali d’aujourd’hui, mais une question de survie. A cet égard, toute action visant à rendre accessible ces deux éléments est recommandée. «WaterAid dont l’appui a permis d’organiser le présent atelier est à remercier. Les OSC/ONG partenaires doivent saisir cette opportunité à eux offerts dans ce cadre», a conclu Dounantié Dao, Président de la CN-CIEPA.
Au cours de ces deux jours de l’atelier, des thèmes sur plaidoyer/lobbying, un Départ sain, comment fonctionne l’influence aux niveaux local, régional et national, identifier les parties prenantes et leurs différents rôles dans la prise de décisions, identifier les thèmes ou politiques ou pratiques sur lesquels doivent être axés un processus de plaidoyer, connaitre les étapes clés d’une stratégie d’influence, etc. ont été développés. Les participants ont été outillés sur la façon de mener le plaidoyer/lobbying en matière AEPHA.
Aux termes des deux jours d’échanges, les participants sont parvenus à des recommandations visant à améliorer l’intervention dans le secteur Wash et assainissement. Lesquelles doivent faire l’objet de large diffusion pour sa connaissance par les décideurs partenaires intervenant dans ces secteurs précités.
Ambaba de Dissongo