Le groupe djihadiste n’a pas perdu de temps avant de revendiquer sa signature derrière l’attaque qui a touché le camp de la Minusma (Mission des Nations unies au Mali). Les faits se sont déroulés ce dimanche matin et le bilan est lourd.
Dimanche soir, Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) a revendiqué l’attaque du camp de la Minusma situé à Aguelhok, à 250 kilomètres au nord de Kidal, dans le nord-est. L’assaut a fait dix morts et pas moins de 25 blessés. Aux dires de certaines sources, il s’agit de l’attaque la plus sanglante jamais perpétrée par le groupe islamiste au Mali contre la Mission de l’ONU.
Dimanche, à l’aube, des individus armés jusqu’aux dents ont pris pour cible le pôle tchadien de la base onusienne. Selon les témoignages des habitants d’Aguelhok, le même mode opératoire a été observé chez les fondamentalistes, ces derniers se déplaçant à moto et à bord de véhicules de type 4X4.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les assaillants se sont bien préparés avant l’attaque de dimanche. Après avoir neutralisé les systèmes de communication, les hommes d’Aqmi, organisés en trois groupes venus de divers endroits, ont fondu comme des fauves sur la base de la Minusma. Deux des trois groupes s’en sont pris aux points de contrôle. Quant au troisième, il attendait tranquillement d’accueillir sur la route les éventuels renforts qui viendraient à la rescousse.
Avec une telle stratégie d’attaque, les soldats de l’ONU ont dû attendre la venue des renforts par la voie des airs. Des hélicoptères sont arrivés quelques heures après l’assaut. Finalement, les djihadistes ont été repoussés, perdant trois de leurs membres dans l’attaque. L’un d’eux a été capturé.
‘‘Les djihadistes sont repartis comme ils sont arrivés, ils se sont dispersés en différentes directions comme si c‘était préparé.’‘, affirme une source non citée.
Les éventuels motifs de cette attaque
Le groupe fondamentaliste justifie son attaque par la visite ce dimanche 20 janvier de Benyamin Netanyahou (le Premier ministre israélien) au Tchad. Aqmi aurait ainsi agi en soutien aux musulmans Palestiniens, opposés depuis des lustres aux Israéliens.
Mais une autre raison pourrait justifier cet assaut sanglant. L’armée malienne fêtait ce dimanche ses 58 ans d’existence. Les fondamentalistes ont probablement vu là une occasion de saper les festivités en affichant leur capacité de nuisance.
Il pourrait aussi avoir une autre raison qui justifierait l’attaque de dimanche matin. C’est en janvier 2012 que le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, organisation politique et militaire majoritairement touarègue), associé aux islamistes, attaquaient l’armée malienne à Aguelhok.
Cette attaque de 2012 s‘était soldée par la victoire des assaillants qui s‘étaient adonnés à des atrocités, tuant sauvagement les soldats maliens du camp. Le retour des djihadistes à Aguelhok serait-il une tentative de reprendre ce qu’ils considéreraient comme leur bastion perdu ?
Pour l’attaque de dimanche matin, les hommes d’Aqmi étaient armés de la tête aux pieds. Pour certains, cela revient à croire que ce groupe djihadiste s’est associé pour la circonstance au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GISM), dirigé par le chef de guerre touareg malien Iyad Ag Ghaly.
L’on prête des accointances à ces deux groupes armés.
Africanews