Renforcer la démocratie à travers les nouvelles technologies : Tuwindi et Democracy Tech Squad outillent 25 de leurs membres

Mercredi 26 décembre 2018, l’hôtel Les Colibris a servi de cadre à un grand atelier de formation initiée par le réseau Democracy Tech Squad en collaboration avec la fondation Tuwindi. Cette formation durant trois jours outillera 25 membres du réseau en provenant de différentes régions du Mali des techniques d’utilisation des nouvelles technologies dans le renforcement de la démocratie. Le thème retenu au cours de cette rencontre a été « Accroitre la démocratie à travers les TIC ». À cette occasion, nous avons été à la rencontre de Tidiani Togola, directeur exécutif de la fondation Tuwindi, qui nous donne plus de détails sur le sujet. Lisez l’entretien !

Le Pays : Quel est le but de cette rencontre nationale de ce matin?

Tidiani Togola : le but est de former les membres du réseau Democracy tech Squad à des techniques leur permettant d’utiliser les technologies pour renforcer la démocratie. Il s’agit d’un camp qui réunit 25 personnes venues de toutes les régions du Mali. Ceux-ci vont apprendre pendant trois jours des notions importantes notamment les questions de transparence budgétaires, dans le but de leur faire comprendre le fonctionnement d’un budget pour qu’enfin ils réussissent à effectuer l’analyse citoyenne d’un budget, l’audit d’un budget. Il s’agit aussi de les outiller sur les techniques de cyber sécurité pour qu’au moment où ils feront leurs activités en ligne ils ne souffrent pas de censures. Ils vont être formés également sur la documentation, la photo-vidéo, afin de leur permettre de documenter des cas qu’ils rencontreront comme par exemples la corruption, la mauvaise construction d’un pont ou d’autres cas d’incivisme. Il ne s’agit nullement de les outiller seulement pour veiller sur ce que font les gouvernants, mais aussi de leur permettre à être de véritables citoyens actifs, jouissant de leurs droits et s’exécutant de leurs devoirs. Pendant ces trois jours, ils devront sortir avec des compétences personnelles qui leur permettront d’agir convenablement sur le terrain à travers différents projets qui peuvent être soit déployés par Tuwindi ou tout simplement leurs propres projets en tant que squads voire d’autres initiatives organisées par d’autres organisations.

Pourquoi cette initiative maintenant ?

Ce n’est pas juste maintenant. C’est un projet qui fonctionne étape par étape. Nous faisons régulièrement des rencontres et chacune d’elle permet de donner une compétence spécifique aux Squads. Nous faisons alors une montée en puissance étape par étape et ces compétences doivent être immédiatement opérationnelles. Ça ne sert à rien d’organiser beaucoup de formations si après celles-ci les gens ne peuvent pas mettre en pratique leurs acquis. Les Squads ont bénéficié déjà de plusieurs formations qui ont été implémentées. Nous pensons qu’aujourd’hui, nous sommes au bon moment de leur donner des outils complémentaires à ce qu’ils ont déjà pour mieux agir. Nous venons de sortir des élections, ils doivent être capables par exemple de contrôler ce que l’État est en train de faire en termes d’utilisation des ressources, des propositions. Au niveau de leur commune, ils doivent être capables de contribuer et être une force positive, mais aussi un contre-pouvoir si cela est nécessaire. Je pense aussi qu’il est de la responsabilité de chaque citoyen de dire qu’une salle de classe a été mal construite parce qu’étant telle qu’elle est, elle constitue un danger potentiel pour les enfants qui seront à l’intérieur.

Vous avez parlé du réseau Democracy Tech Squad, que représente-t-il ?

C’est un réseau de cyber citoyens qui utilisent les technologies de l’information et de la communication pour agir, pour participer et pour contribuer à la vie publique de leur communauté et de leur nation. Au Mali, ce réseau compte 3000 membres. Ce camp qui nous réunit aujourd’hui ne regroupe que 25 membres de ce réseau qui à leur tour vont pouvoir contribuer à renforcer d’autres personnes. Il convient alors de comprendre que c’est un réseau présent à l’échelle nationale ainsi que dans certains pays d’Afrique.

Quel sera votre dernier mot ?

Je souhaite véritablement que tout le monde puisse contribuer de façon positive, pas juste critiquer, mais aussi proposer et être un contre-pouvoir quand cela est nécessaire particulièrement quand il s’agit d’agir en ligne. Je remercie sincèrement nos partenaires notamment le National Endowment for democracy grâce auxquels nous réussissons à organiser ces types de rencontres. L’idée qui nous pousse à faire ces formes d’initiatives va véritablement prendre forme à travers les membres de Democracy Tech Squad qui sont formés dans ce camp, mais aussi et surtout à travers toute personne qui se sentirait concernée par le sujet et qui peut véritablement apporter quelque chose de positif pour un Mali beaucoup plus transparent, démocratique et plus fort.

Propos recueillis par

Fousseni TOGOLA

Le Pays

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